Le vice-président du Kenya, Gachagua, fait l'objet d'une procédure de destitution pour corruption et incitation à la haine ethnique. Photo : Reuters

Un tribunal kényan doit se prononcer mardi sur la procédure de destitution inédite visant le vice-président Rigathi Gachagua, qui place ses espoirs dans le système judiciaire pour bloquer ce processus à la veille d'un débat et d'un vote crucial au Sénat.

L'Assemblée nationale a approuvé à une écrasante majorité la semaine dernière une motion de destitution contre de Gachagua, en conflit avec le président William Ruto, accusé notamment d'insubordination et de détournements de fonds.

Pour que la motion de destitution soit adoptée au Sénat, 45 voix (sur 68) seront nécessaires. En cas d'adoption, Gachagua, deviendrait le premier vice-président écarté du pouvoir dans le cadre d'une telle procédure, prévue par la Constitution de 2010.

Gachagua, 59 ans, qui dément les accusations à son encontre, a porté l'affaire devant la justice, arguant que sa mise en accusation avait été injuste et accélérée. Il espère ainsi empêcher les débats et le vote au Sénat, prévus mercredi et jeudi.

Trois juges doivent trancher sur une affaire regroupant six des 26 saisines contre la procédure de destitution, y compris un recours du vice-président lui-même.

Le juge de la haute cour de Nairobi Enock Chacha Mwita doit prononcer le verdict à 14h30 (11H30 GMT).

Gachagua, qui est notamment accusé d'avoir menacé un juge, a déclaré dimanche qu'il plaçait ses espoirs dans le système judiciaire.

"Je crois en l'indépendance du pouvoir judiciaire. Je suis certain que les tribunaux exerceront l'autorité judiciaire et protégeront et feront respecter la Constitution et la volonté du peuple", a-t-il déclaré lors d'un service religieux dans le centre du Kenya.

Doté d'un solide réseau d'influence notamment dans la région stratégique du Mont Kenya, Gachagua, ancien homme d'affaires de l'ethnie kikuyu - majoritaire dans le pays - a joué un rôle crucial dans la victoire de M. Ruto face à son rival Raila Odinga en 2022 (50,49% contre 48,85%).

Mais les relations entre les deux hommes à la tête de l'Etat se sont détériorées notamment depuis un mouvement de contestation antigouvernementale qui a secoué le pays en juin et juillet.

TRT Afrika et agences