À moins de deux mois d'élections décisives en Afrique du Sud, l'ancien président Jacob Zuma, entaché de scandales, a volé la vedette dans un retour improbable, mettant encore plus à mal le parti au pouvoir, l'ANC, selon les analystes.
Sans doute l'homme politique le plus polarisé de l'histoire de la démocratie sud-africaine, M. Zuma suscite tantôt l'enthousiasme, tantôt la perplexité.
L'ex-dirigeant, qui fait les gros titres presque quotidiennement en raison d'une série d'engagements politiques et de batailles judiciaires concernant sa légitimité à se présenter au scrutin du 29 mai, reste au centre du discours, à la fois en ligne et hors ligne.
En décembre, Zuma a annoncé de manière surprenante qu'il ferait campagne pour un nouveau parti, uMkhonto weSizwe (MK).
Il a alors été suspendu par le Congrès national africain (ANC), qui est sur le point de passer sous la barre des 50 % des voix pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 1994.
"Le retour de M. Zuma incarne sa colère intense contre l’ANC.… presque une revanche sur un parti politique qui, selon lui, l'a aliéné", a déclaré à l'AFP l'analyste politique Susan Booysen.
Beaucoup pensaient que la carrière de cet homme de 82 ans prendrait fin lorsqu'il avait été condamné à 15 mois de prison en juin 2021 après avoir refusé de témoigner devant un groupe d'experts chargé d'enquêter sur la corruption financière et le copinage sous sa présidence.
M. Zuma, président du pays entre 2009 et 2018, avait été condamné en 2021 pour outrage à 15 mois de prison ferme.
Jacob Zuma est candidat sur la liste du petit parti radical récemment créé Umkhonto We Sizwe (MK, "Lance de la nation" en langue zouloue).
Pilier historique du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 30 ans et la fin de l'apartheid, il avait créé la surprise en annonçant en décembre soutenir le MK.
Quelque 27,5 millions de Sud-Africains sont appelés aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera ensuite le prochain président.