Des sauveteurs recherchant des cadavres sur une plage, à la suite des inondations à Derna, en Libye.. / Photo: Reuters

Huit responsables, incluant l'ex-maire de Derna sont déjà incarcérés depuis le 25 septembre dans le cadre de cette affaire.

Quatre personnes, parmi lesquelles deux membres du Conseil municipal de la ville, ont été placées en détention provisoire pour leur responsabilité présumée dans la "mauvaise gestion des missions administratives et financières qui leur incombaient", précise le communiqué du procureur publié dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les autorités de l'Est de la Libye ont par ailleurs annoncé vendredi qu'elles commenceraient dans les prochains jours à indemniser les sinistrés des inondations provoquées par la tempête Daniel.

"Les formulaires de recensement des dégâts ont été remis au président de la commission" chargée de ce dossier, et en contrepartie "les chèques ont été remis aux maires" des communes sinistrées, a indiqué l'exécutif de l'Est du pays dans un communiqué.

Au total, 100.000 dinars libyens (19.000 euros) seront remis aux habitants dont les maisons ont été totalement détruites par les flots, a précisé Faraj Kaïm, vice-ministre de l'Intérieur de ce gouvernement.

Ceux dont les maisons ont été "partiellement détruites" recevront 50.000 dinars, tandis que 20.000 dinars ont été alloués aux habitants qui ont perdu leurs meubles et l'électroménager à cause de la montée des eaux, a-t-il ajouté.

Les autorités de l'Est de la Libye avaient annoncé cette semaine la création d'un fonds pour reconstruire Derna, une ville frappée de plein fouet par les inondations, où une conférence doit avoir lieu le 10 octobre pour préparer la reconstruction.

L'exécutif de Benghazi n'a pas précisé comment ce fonds serait financé, mais le Parlement, basé également dans l'Est, a déjà alloué 10 milliards de dinars (1,9 milliard d'euros) aux projets de reconstruction.

Ces annonces interviennent sur fond de craintes de corruption et de mauvaise gestion des fonds alloués à la reconstruction.

Jeudi à Bruxelles, l'émissaire de l'ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, a indiqué avoir réclamé un contrôle de ces fonds lors de consultations avec la Commission européenne.

"J'ai également réitéré mon appel à la communauté internationale pour qu'elle s'exprime d'une seule voix en faveur de la tenue d'élections et de l'unification des institutions libyennes", a-t-il ajouté sur X.

Rongée par les divisions depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est gouvernée par deux administrations rivales : l'une à Tripoli (Ouest), dirigée par Abdelhamid Dbeibah et reconnue par l'ONU, l'autre dans l'Est, incarnée par le Parlement et affiliée au camp du maréchal Khalifa Haftar.

Les inondations, provoquées par la tempête Daniel et amplifiées par la rupture de deux barrages en amont de Derna, ont fait 3.893 morts, selon un dernier bilan provisoire du gouvernement de l'Est.

AFP