Des membres du premier contingent de la police kenyane se tiennent en formation après leur arrivée dans le pays des Caraïbes dans le cadre d'une mission de maintien de la paix, à Port-au-Prince, en Haïti, le 26 juin 2024. REUTERS/Ralph Tedy Erol

Les habitants de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, ont exprimé un espoir après l'arrivée d'un premier contingent de policiers kényans dans le pays caribéen, dans le cadre d'une mission attendue de longue date pour aider la police locale à lutter contre les gangs armés.

Quelques centaines de policiers kenyans ont débarqué en Haïti cette semaine pour diriger une mission ratifiée par les Nations unies qui devrait compter plus de 2 500 personnes, mais on ne sait toujours pas quand les autres forces arriveront.

Jean-Louis Pierre, un habitant de Port-au-Prince, a déclaré à l'agence de presse Reuters qu'il espérait que le déploiement kenyan pourrait aider, mais seulement s'il restait suffisamment longtemps pour garantir une sécurité durable.

"Maintenant que les forces sont arrivées, la situation peut s'améliorer, mais elles doivent rester. Quelques mois ou un an ne suffisent pas, car le pays retombera dans le même problème", a déclaré M. Pierre.

Le déploiement de la police kenyane dans un autre pays, alors qu'elle est confrontée à des manifestations de masse dans le pays à la suite d'une proposition d'augmentation des impôts, soulève également des questions.

La police kenyane a été accusée par des groupes de défense des droits de l'homme d'avoir tué plus de 20 manifestants à Nairobi au début de la semaine. La police n'a pas encore commenté ces allégations.

Le président Ruto a depuis annoncé le retrait des augmentations d'impôts proposées, comme le demandaient les manifestants, mais ces derniers sont sceptiques quant à cette annonce et ont élargi leur demande pour inclure la démission du président.

Le défi de la mission en Haïti

Le mandat initial de la mission, d'une durée de 12 mois, doit expirer en octobre. Les missions précédentes en Haïti ont laissé derrière elles des civils tués, une épidémie de choléra mortelle et un scandale d'abus sexuels, pour lequel des réparations n'ont jamais été accordées.

La force avait été demandée par le précédent gouvernement haïtien en 2022, mais depuis, les gangs se sont unis dans le cadre d'une alliance commune et se sont emparés de vastes pans de la capitale, provoquant des meurtres, des enlèvements contre rançon, des violences sexuelles massives et paralysant la circulation des personnes et des biens.

TRT Afrika et agences