La grève a vidé les principales artères, fermé les banques et les marchés, mais elle a également entraîné des poches d'agitation dans certains quartiers résidentiels lundi. Des groupes de jeunes hommes sont descendus dans la rue pour manifester leur frustration face aux conditions de vie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest dirigé par un régime militaire.
La mère de Mamady Keïta, un étudiant de 18 ans, a déclaré à Reuters que son fils était mort après avoir reçu une balle dans la poitrine dans le quartier de Sonfonia. Le chauffeur de moto-taxi Ibrahima Touré, 21 ans, a également succombé à une blessure par balle après des affrontements avec les forces de sécurité dans un autre quartier, a déclaré son père.
Une source hospitalière a confirmé les deux décès.
La police n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat, mais un officier supérieur de la police, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, a confirmé la mort de M. Keita sans donner plus de détails.
Grève générale illimitée
La grève générale entamée lundi, qui concerne les secteurs public, privé et informel, devrait se poursuivre.
Au premier jour du débrayage, les entreprises ont été paralysées à Conakry, alors que les travailleurs ont entamé une grève nationale, exigeant des salaires plus élevés et une baisse des prix des denrées alimentaires, ont rapporté les médias locaux.
Le Mouvement syndical guinéen avait annoncé, la semaine dernière, une grève générale illimitée impliquant tous les secteurs de l'activité économique.
Les revendications portent sur l'augmentation des salaires, la libération du syndicaliste Sekou Jamal Pendessa et la baisse des prix des denrées alimentaires.
Les syndicats de travailleurs revendiquent également la levée des restrictions sur l'internet, imposées par les autorités militaires.
Pendessa a été arrêté en janvier pour "participation à une manifestation non autorisée".
"Les activités à l'arrêt"
"Le premier jour de la grève ressemble à un jour férié dans la circonscription administrative de Kaloum, où toutes les activités sont à l'arrêt. Le réseau de transport est perturbé et les rues sont presque vides", a rapporté le site d'information Africaguinee.
Les magasins et les banques de ce pays d'Afrique de l'Ouest sont restés fermés et "des agents de sécurité ont été déployés devant chaque ministère".
La grève intervient quelques jours après que le gouvernement de transition a été dissous par le général Mamady Doumbouya, qui a pris le pouvoir lors d'un coup d'État en septembre 2021.