Des affrontements ont désormais lieu autour du QG avec différents types d'armes, ont déclaré à l'AFP des témoins par téléphone depuis Khartoum. D'autres ont fait état d'affrontements dans la ville d'El Obeid, à 350 kilomètres plus au sud.
Les combats entre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) de son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo, se sont intensifiés depuis samedi, provoquant des incendies dans plusieurs bâtiments clés du centre de la capitale soudanaise.
Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs ont partagé des images vérifiées par l'AFP de flammes dévorant des monuments, des bâtiments et des tours, dont celle de la Greater Nile Petroleum Oil Company.
Les images montrent aussi des bâtiments avec des fenêtres défoncées et des murs carbonisés ou criblés de balles.
Depuis son déclenchement 15 avril, la guerre a fait près de 7.500 morts, selon une estimation prudente de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project.
Elle a provoqué le déplacement de plus de cinq millions de personnes, dont 2,8 millions ont fui les frappes aériennes incessantes, les tirs d'artillerie et les combats de rue dans les quartiers de Khartoum.
Les millions de personnes restées dans la ville se sont réveillées dimanche en découvrant des nuages de fumée obscurcissant l'horizon, alors que le bruit des bombes et des coups de feu éclatait dans la capitale.
"On entend d'énormes détonations", ont déclaré dimanche à l'AFP des témoins du quartier de Mayo (sud), où l'armée a ciblé des bases des FSR avec des tirs d'artillerie.
Plus de 50 personnes ont été tuées la semaine dernière dans des frappes aériennes sur un marché de Mayo, selon les Nations unies, dans l'une des attaques les plus meurtrières depuis le début du conflit.
Les violences se sont concentrées à Khartoum et dans la région occidentale du Darfour, où les attaques ciblées menées par les FSR ont déclenché une nouvelle enquête de la Cour pénale internationale.
Des combats ont en outre eu lieu à El Obeid, la capitale de l'État du Nord-Kordofan, où des témoins ont fait état d'échanges de tirs entre l'armée et les paramilitaires.