Le président de la mosquée de Pessac, Abdourahman Ridouane, est visé par une procédure d’expulsion initiée par la préfecture de Gironde, a annoncé jeudi son avocat, Maître Sefen Guez Guez dans un communiqué de presse.
Une audience publique doit se tenir le 31 mai prochain au Tribunal judiciaire de Bordeaux devant une commission chargée d'examiner la demande de la Préfecture de prononcer l'expulsion du responsable religieux.
Selon son avocat, le responsable religieux est notamment visé par les autorités en raison de « son attachement à la défense de la cause palestinienne et sa critique de la politique internationale de la France, y compris au Niger, son pays d'origine ».
Maître Guez Guez souligne, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que son client et la mosquée de Pessac s’opposent à l’administration puisqu’en 2022 déjà, le ministère de l’Intérieur avait tenté de faire fermer le lieu de culte, avant que la mesure ne soit rejetée par le tribunal administratif de Bordeaux puis par le Conseil d’Etat.
Faire taire les voix contestataires
« Cet acharnement n'est qu'une illustration de plus de la volonté des pouvoirs publics de faire taire toute voix contestataire dans une logique d'affichage à l'approche des élections européennes », estimé à cet effet l’avocat niçois.
Et de conclure : « Fort des deux décisions rendues en sa faveur par la justice administrative, Mr Ridouane est plus que déterminé à faire valoir ses droits et à mandaté le cabinet pour assurer sa défense devant la commission et les juridictions administratives ».
Pour rappel, fin 2022, Mediapart révélait que le ministère de l’Intérieur avait établi une liste de nombreux imams à expulser.
Dans le même temps, Gérald Darmanin reconnaissait à l’antenne de BFMTV qu’un peu « moins d’une centaine de personnes » pourrait être ciblées.