Ingabire avait été condamnée en dernière instance à quinze ans de prison fin 2013 pour «terrorisme et négation du génocide» perpétré en 1994, contre la minorité tutsie/Photo : AFP

La Haute Cour de Justice de Kigali a rejeté, mercredi, la requête de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire pour la restauration de ces droits civiques, lui interdisant de facto de briguer le fauteuil présidentiel lors des élections prévues le 15 juillet prochain.

Mme Ingabire avait bénéficié en 2018 d’une grâce après avoir été condamnée en 2013 pour terrorisme et négation du génocide de 1994.

"Je ne suis pas d’accord avec cette décision, elle est clairement politisée", a -t-elle réagi devant la Haute juridiction.

Respect de l'Etat de droit

De son côté, le gouvernement a salué la décision de la Cour.

"Victoire Ingabire n'est ni une dirigeante de l'opposition ni une défenseuse de la démocratie. C'est une criminelle impénitente qui a été condamnée pour avoir comploté en vue de renverser le gouvernement par la violence et pour avoir tenté de raviver les divisions ethniques au Rwanda", a déclaré sur X, Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais.

"Heureusement, la justice rwandaise a une fois de plus respecté l'État de droit", a –t-elle ajouté.

Les quatre juges ont souligné que la loi prévoyait un délai de cinq ans après certaines condamnations pénales pour retrouver les droits civiques. Ingabire avait été libérée suite à une grâce présidentielle en 2018, il y a tout juste cinq ans.

Mais selon les juges, elle devra attendre la fin de la durée initiale de sa peine et cinq années supplémentaires pour reconquérir ses droits civiques.

Détermination inébranlable

L’opposante a affirmé, dans communiqué, que cette décision était une occasion manquée pour le Rwanda "de faire des avancées significatives vers l’établissement d’une vraie démocratie".

"Ma détermination reste inébranlable", a –t-elle ajouté dans le document publié sur son compte X, peu après l’annonce du verdict de la Haute Cour de Justice de Kigali.

Agée aujourd’hui de 55 ans, elle avait été condamnée en dernière instance à quinze ans de prison fin 2013 pour "terrorisme et négation du génocide" perpétré en 1994, contre la minorité tutsie dans ce pays situé dans la Région des Grands Lacs.

L’élection présidentielle aura lieu le 15 juillet prochain au Rwanda. Le parti au pouvoir a choisi samedi le président Paul Kagame comme candidat à ce scrutin.

M. Kagame, âgé de 66 ans, a remporté successivement les élections de 2003, 2010 et 2017, avec plus de 90 % des voix.

TRT Afrika