(Archive) Des jeunes Oromo montent la garde devant la maison de Jawar Mohammed, un activiste Oromo et leader de la protestation Oromo à Addis Abeba. / Photo: Reuters

Classée "organisation terroriste" par Addis Abeba, l'OLA combat les autorités éthiopiennes depuis sa scission avec l'historique Front de libération Oromo (OLF) en 2018, quand celui-ci a renoncé cette année-là à la lutte armée, à l'arrivée au pouvoir de l'actuel Premier ministre Abiy Ahmed.

"En raison de l'intransigeance de l'autre partie, les négociations ont pris fin sans accord. L'obstruction et les demandes irréalistes de l'autre partie sont les principales raisons pour lesquelles les pourparlers n'ont pas abouti", affirme sur X (ex-Twitter) Redwan Hussein, conseiller national à la sécurité d'Abiy Ahmed.

Le cycle de négociations de paix "s'est achevé sans accord", a confirmé sur X le porte-parole de l'OLA, Odaa Tarbii, rejetant la faute sur le gouvernement éthiopien.

L'OLA a fait "plusieurs propositions" pour "un changement véritable dans la gouvernance de l'Oromia", a-t-il affirmé, mais "fidèle à lui-même, le gouvernement éthiopien n'était intéressé que par récupérer le leadership de l'OLA plutôt que de commencer à régler les problèmes fondamentaux" de l'Ethiopie.

Un premier cycle de pourparlers, entre fin avril et début mai, sur l'île tanzanienne de Zanzibar, s'était achevé sur des désaccords persistants. Le deuxième cycle avait commencé à une date non précisée à Dar es Salaam. Un diplomate avait indiqué début novembre à l'AFP que les deux parties étaient "optimistes quant à un (futur) accord".

L'OLA avait affirmé le 13 novembre que son chef Jaal Maroo était en Tanzanie pour mener les pourparlers et s'était dit déterminée à un "règlement politique pacifique".

Plusieurs observateurs décrivent l'OLA comme une "franchise" à laquelle adhèrent des groupes relativement autonomes - aux motifs pour certains crapuleux -, plutôt que comme un mouvement hiérarchiquement structuré sous un commandement central.

Evalués à quelques milliers d'hommes en 2018, ses effectifs ont largement augmenté ces dernières années, même si les observateurs l'estiment insuffisamment organisée et armée pour représenter une réelle menace pour le pouvoir fédé ral éthiopien, bien que la capitale soit enserrée par l'Oromia.

La région du peuple oromo s'étend du centre au sud et de l'est à l'ouest sur environ un tiers du territoire éthiopien et abrite environ un tiers des 120 millions d'habitants du 2e pays le plus peuplé d'Afrique.

Elle est minée par des violences aux facettes multiples, rendant la situation extrêmement confuse: s'y mêlent luttes politiques internes, litiges territoriaux et animosités entre communautés, auxquels s'ajoute le développement récent d'un banditisme armé.

Elle a été ces dernières années le théâtre de massa cres ethniques - aux auteurs pas clairement identifiés - particulièrement dans les Wollegas, zone reculée de l'extrême ouest où ils visent principalement des Amhara, deuxième peuple le plus nombreux d'Ethiopie mais très minoritaire en Oromia.

AFP