Par Ferdinand Mbonihankuye
Au Burnudi, la situation énergétique est préoccupante en milieu rural avec un taux d'accès à l'électricité quasiment nul (2% en 2019). Face à ces difficultés, le projet soleil Nyakiriza vient comme une solution.
Lancé récemment par le ministère Burundais de l’Hydraulique, de l’énergie et des Mines, le projet "Soleil Nyakiriza" va permettre l’accès au service énergétique à 91 500 ménages.
"Avec Soleil-Nyakiriza, environ 4 320 petites entreprises, 400 établissements scolaires et 400 centres de santé auront accès à l’électricité via les mini-réseaux et les systèmes solaires autonomes. De plus, 400 établissements scolaires et 300 mille ménages auront accès à des cuisinières propres et efficaces", explique Florine Mukeshimana spécialiste communication projet Soleil Nyakiriza.
Elle souligne que ce projet d’énergie solaire est déjà déployé dans le monde rural et constitue une bouffé d’oxygène pour les communautés. Les foyers sont déjà éclairés et elles utilisent cette énergie dans la cuisson et pour la conservation d’aliments et de produits.
Le gouvernement burundais mise également sur « Soleil Nyakiriza » pour améliorer la qualité des services de santé et d’éducation dans les zones rurales du pays avec environ 6 millions 3 cent bénéficiaires par an.
Subvention des entreprises de production
Mme Mukeshimana affirme que l’électrification des écoles est le premier pas vers l’accès à la digitalisation et à l’employabilité. Il est aussi prévu la construction de 1,540 fours améliorés pour la cuisson propre et 262 fourneaux améliorés dans 400 établissements scolaires.
Ces équipements seront fabriqués par des entreprises du secteur privé spécialisées dans la production et la distribution des systèmes solaires hors réseau et des fours de cuisson améliorés de qualité "certifiée aux consommateurs finaux". Ces entreprises seront financées via un fonds spécial mis en place dans le cadre du projet "Soleil- Nyakiriza". Il s’agit du Fonds d’énergie solaire et de cuisson (Fesec) de 17 millions de dollars, financé par la Banque mondiale.
Et selon la plateforme d’investissement à impact, ce Fonds comprend trois fenêtres de financement. Il s’agit notamment des subventions de démarrage ciblant les petites et moyenne entreprises (PME) souhaitant lancer leurs activités dans les secteurs ciblés par le Fonds, des subventions de croissance ciblant les entreprises déjà établies ayant la capacité de distribuer des produits solaires hors réseau ainsi que des appareils de cuisson efficaces et propres, et des subventions accordées aux bénéficiaires sur la base des ventes et des installations réalisées.
Le fonds Fesec, établi pour une durée déterminée jusqu’à sa clôture le 1er mars 2026, vise également à promouvoir l’entreprenariat féminin à plus de 20% à travers l’allocation d’une part de subventions dédiées à cet effet.
Accès à l’électricité et aux technologies de cuisson
A travers le projet Soleil Nyakiriza qui a vu le jour en 2020, indique Florine Mukeshimana, le gouvernement s’engage à atteindre l’objectif d’accès universel à l’électricité par le biais d’une énergie propre, respectueuse de l’environnement.
Le "Soleil- Nyakiriza" vise également à améliorer l’accès à des solutions de cuisson propre sur la même échéance, afin de réduire la déforestation pour les écoles à régimes d’internat. Il faut souligner que les émissions de CO2 sont reparties à la baisse grâce à leur utilisation.
À l’échelle nationale, seuls 9 % des Burundais bénéficient d’un accès à l’électricité, un taux cinq fois inférieur à la moyenne de 44 % de l’Afrique subsaharienne, mais on observe des variations régionales importantes. Environ 90 % des ménages ruraux utilisent des foyers traditionnels à trois pierres, tandis que près de 99 % des ménages utilisent principalement des combustibles solides pour cuisiner.
Mme Mukeshimana assure que l’initiative va permettre à la fourniture de systèmes solaires hors réseau aux ménages, ainsi que des fours améliorés pour la cuisson propre.
La pénétration des technologies solaires hors réseau et des technologies de cuisson économe et Propre est basse, atteignant moins de 5 % du marché potentiel total et la pénétration de produits à qualité certifiée reste encore plus faible.