Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud, a recueilli un peu plus de 40% des voix après dépouillement dans 97% des bureaux de vote, montrent les résultats partiels des élections législatives publiés samedi sur le site internet de la commission électorale.
L'ANC a recueilli 40,14% des voix, un net recul par rapport au résultat obtenu par le parti lors des précédentes législatives en 2019, où il avait recueilli 57,5% des suffrages.
Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a recueilli 21,7% des voix et uMkhonto we Sizwe (MK), le nouveau parti de l'ancien président Jacob Zuma, a obtenu 14,8% des suffrages, selon les données de la commission électorale. (Silvia Aloisi; version française Camille Raynaud)
Percée du parti de Zuma
Le déclin de l’ANC s’explique par la percée du parti de l’ancien président Jacob Zuma, uMkhonto we Sizwe (MK), dont le résultat devrait surpasser les prévisions des sondages pour cette formation politique inexistante il y a encore quelques mois.
Jacob Zuma a rallié le parti MK en décembre 2023, un parti cr éé trois mois plus tôt avec l’ambition de précipiter la chute du parti de libération.
En cas de revers de l’ANC, le MK deviendrait la troisième force politique du pays et la première du Kwazulu-Natal, deuxième province la plus peuplée d’Afrique du Sud.
Selon le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle (CSIR), un institut de recherche public, le MK devrait rassembler 44,9 % des voix dans cette région d’où est originaire l’ancien président Jacob Zuma. Dans le township de Soweto, symbole de la résistance noire à l'apartheid, où l’ANC récoltait encore 73 % des voix en 2019, le parti jusqu’ici au pouvoir perd la majorité, avec 49 % des voix.
S’il devient minoritaire à l’Assemblée nationale, l’ANC sera obligé de composer avec d’autres partis pour créer une coalition dans le but de se maintenir au pouvoir et élire un président.