Par Kudra Maliro
Dans un communiqué publié ce vendredi, l’Union Africaine affirme qu’"elle suit de très près les événements au Sénégal, les violences ayant provoqué morts d’hommes en particulier". L'organisation continentale "condamne fermement de telles violences et appelle à leur cessation immédiate".
"J’appelle tous les acteurs politiques à observer la plus grande retenue et à éviter de tels actes qui ternissent le visage de la démocratie sénégalaise dont l’Afrique a toujours été fière", déclare Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union Africaine.
Cette annonce intervient quelques heures que le gouvernement sénégalais a dressé un bilan de neuf morts lors des affrontements jeudi entre la police et les partisans du l'opposant sénégalais, Ousmane Sonko.
Moussa Faki appelle au respect du droit des citoyens à exercer leurs droits de liberté d’expression et de manifestation. Il incite instamment tous les citoyens à respecter l’ordre et la force de la loi.
Sonko a été reconnu coupable jeudi de corruption de la jeunesse, mais acquitté des accusations de viol d'une femme qui travaillait dans un salon de massage et de menaces de mort à son encontre. Sonko, qui n'a pas assisté à son procès à Dakar, a été condamné à deux ans de prison. Son avocat a déclaré qu'aucun mandat d'arrêt n'avait encore été émis à son encontre.
Les décès ont été enregistrés dans la capitale, Dakar, et dans la ville de Ziguinchor, dans le sud, et dont Sonko est le maire.
Vendredi, le gouvernement a déployé l'armée dans certaines parties de la ville alors que les affrontements se poursuivaient entre la police et les partisans de Sonko.
"L'état du Sénégal a pris toutes les dispositions pour garantir la sécurité des personnes et des biens. Nous allons renforcer la sécurité partout dans le pays", a déclaré Antoine Felix Abdoulaye Diome, ministre sénégalais de l'Intérieur.
"Les autorités ont imposé une interdiction générale de toutes les plateformes de médias sociaux à la suite de ces violences. Certains sites de médias sociaux utilisés par les manifestants pour inciter à la violence, tels que Facebook, WhatsApp et Twitter, ont été suspendus", a-t-il ajouté.
Sonko est arrivé en troisième position lors de l'élection présidentielle sénégalaise de 2019 et est populaire auprès de la jeunesse du pays.
Ses partisans soutiennent que ses ennuis judiciaires font partie d'un effort du gouvernement pour faire dérailler sa candidature à l'élection présidentielle de 2024.
Sonko est considéré comme le principal concurrent du président Macky Sall et a exhorté ce dernier à déclarer publiquement qu'il ne briguerait pas un troisième mandat.