Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (PAM) "appellent à une action immédiate pour protéger les enfants et les familles pris dans l'escalade de la violence", écrivent les agences humanitaires dans un communiqué.
En proie à des violences armées chro niques depuis 30 ans, l'est de la RDC connaît depuis fin 2021 un pic de crise avec la résurgence dans la province du Nord-Kivu de la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars") qui, avec le soutien du Rwanda voisin, s'est emparée de vastes pans de territoire.
Les combats se sont intensifiés début février autour de Sake, cité située à une vingtaine de km à l'ouest de Goma et considérée comme un verrou stratégique sur la route de la capitale provinciale. Les violences ont fait des dizaines de morts et blessés.
"Cela a déclenché un énorme mouvement de population vers des camps de déplacés déjà surpeuplés", constatent les agences de l'ONU.
Selon elles, "214.950 personnes supplémentaires ont rejoint les 500.000 personnes déjà déplacées dans les zones autour de Goma" et "des dizaines de milliers d'autres se sont déplacées vers Minova", dans la province voisine du Sud-Kivu.
Selon l'ONU, la RDC compte au total quelque 7 millions de déplacés, principalement dans l'Est.
"Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire de grande ampleur", constate dans le communiqué Peter Musoko, représentant du PAM en RDC. "Les enfants et leurs familles sont pris dans des t irs croisés meurtriers", déplorent les agences.
Après quelques jours d'une très relative accalmie, des bombardements ont de nouveau ciblé Sake jeudi soir.
"Il y a eu trois morts et un blessé" dans le quartier Mayutsa (à l'entrée sud de la ville), a indiqué Joseph Maombi Mubiri, chef de la cité de Sake, interrogé par l'AFP depuis Goma. Les morts sont "une mère et ses deux enfants âgés de 8 et 12 ans", a-t-il ajouté.
Ce bilan a été confirmé par une source humanitaire.