Les bureaux de vote ferment à 16H00 (17H00 GMT), pour environ 1,9 million d'électeurs. Les résultats provisoires doivent être publiés dans huit jours, et la Cour constitutionnelle proclamera les résultats définitifs le 27 août, selon l'autorité nationale des élections (ANE).
Les électeurs sont invités à choisir entre un bulletin blanc pour le "oui" et un autre de couleur rouge pour le "non".
Le projet de nouvelle Constitution prévoit d'allonger notamment la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, et supprime la limite de mandat.
Elu en 2016, M. Touadéra a été réélu en 2020 à l'issue d'un scrutin perturbé par des groupes armés rebelles.
"Une consécration de l'indépendance"
Le chef de l'Etat, âgé de 66 ans, est accusé par ses adversaires de vouloir rester "président à vie".
Mais selon le président Touadéra, le projet de nouvelle constitution vise, à favoriser le développement socioéconomique, à apporter des solutions aux crises passées et à sortir le pays de la dépendance, de la misère et de la pauvreté.
Le président Touadéra a souligné, dans ce cadre, que le projet de nouvelle constitution, prévoit la mise en place d'une gouvernance vertueuse, la consécration de l'indépendance et de la souveraineté du pays, la consolidation du pluralisme politique, le renforcement des droits humains et des libertés fondamentales, la mise en place effective et l'accélération de la décentralisation, l'institution d'un vice-président de la République.
S'agissant de la double nationalité, le président Touadéra soutient que la limitation de la présidence aux citoyens possédant uniquement la nationalité centrafricaine vise à préserver l'indépendance du pays et à éviter tout conflit d'intérêt.
Le projet de constitution aborde éagalement la question de la Cour Constitutionnelle.
Il propose sa réforme pour remplacer l'institution par un conseil constitutionnel aux missions bien définies.
Aucune enquête d'opinion crédible ne permet de prédire l'issue du vote, mais la victoire du "oui" fait peu de doute.
Appels a boycott
"Nous savons que le oui va l'emporter, mais nous mettons l'accent sur la participation", a déclaré à l'AFP Evariste Ngamana, vice-président de l'Assemblée nationale et porte-parole de la majorité présidentielle.
Les principaux partis d'opposition et organisations de la société civile, ainsi que les groupes armés rebelles, ont appelé à boycotter le scrutin.
L'opposition dénonce notamment l'absence de fichier électoral à jour et le manque d'indépendance des institutions chargées de garantir la régularité des résultats.
"La majorité de la population centrafricaine, qui peine à survivre dans un contexte économique et sécuritaire difficile, a sans doute d'autres priorités que ce référendum qui mobilise peu en dehors des cercles du pouvoir", estime Charles Bouessel, analyste pour l'International Crisis Group.
"Influence russe"
M.Touadéra a annoncé que la Russie et le Rwanda, deux Etats dont l'influence s'est considérablement accrue depuis quelques années en Centrafrique, allaient "appuyer " la sécurisation du scrutin.
Un organe lié au groupe Wagner a assuré en juillet que plusieurs centaines de ses combattants étaient arrivés sur le territoire pour assurer cette mission.
En septembre 2022, la Cour constitutionnelle avait infligé un revers juridique au pouvoir en annulant la mise en place d'un Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution.
Le pouvoir avait ensuite mis la présidente de cette cour, Mme Darlan, à la retraite d 'office en janvier 2023.
Des centaines de paramilitaires de Wagner ainsi que des soldats rwandais ont été déployés en décembre 2020 pour contrer une offensive menée par une alliance des plus puissants groupes rebelles, qu'ils ont repoussés dans les zones rurales.