Le Président de la transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a déclaré jeudi soir, que la Türkiye et la Russie étaient des alliés stratégiques de son pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
"Vous avez la Türkiye qui est un allié majeur. Nous allons coopérer avec ceux qui souhaitent nous aider dans cette guerre, ceux qui vont accepter nous vendre des équipements, accepter nous accompagner", a déclaré le capitaine Traoré dans un entretien accordé à la télévision publique (RTB) et la télévision privée Canal3.
Traoré a expliqué qu’en plus de la Türkiye, le Burkina Faso entretient des relations avec d’autres "alliés stratégiques". "Nous avons de nouvelles coopérations. On a la Russie par exemple, qui est un allié stratégique. La chance est que la plupart de nos moyens (militaires) majeurs sont russes. Et on continuera d’acquérir des moyens majeurs avec la Russie (…) Nous avons beaucoup d’alliés, seulement les niveaux de coopération diffèrent", a-t-il fait savoir.
Le président burkinabè a ajouté que la Corée du Nord était aussi un "allié stratégique" au regard de sa grande capacité sur le plan militaire. "Dans notre armée, jusqu’à aujourd’hui, nous utilisons des armes que la Corée du Nord nous avaient données dans les années 1985. Des armes lourdes nord-coréennes qui sont en service actuellement dans notre armée. Nous souhaitons encore acquérir des armes là-bas pour combattre", a-t-il dit.
S’agissant de la fin de la coopération militaire avec la France et le départ de l’armée française du sol burkinabè, Traoré a déclaré : "Le départ de l’armée française même ne signifie pas que la France n’est pas un allié. L’ambassade française est là" à Ouagadougou.
Evoquant la présence supposée du groupe paramilitaire russe Wagner au Burkina Faso, le capitaine Traoré s’est voulu rassurant. "Notre armée, jusqu’à l’heure où je vous parle, combat seule. Ce sont nos Forces de défense et de sécurité (FDS) et nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée) qui combattent. Aucune force étrangère", a-t-il dit.
Pour lui, "le concept de Wagner" a été créé pour dire à certains Etats d’abandonner le Burkina Faso.
Il a par ailleurs, salué les rapports de coopération avec les pays voisins, notamment le Mali, pays avec lequel des opérations militaires conjointes sont organisées régulièrement. "C’est devenu le même territoire, (car) c’est le même ennemi que nous combattons", a-t-il dit.
Le capitaine Traoré a réitéré sa position de ne pas négocier avec les groupes armés terroristes. "Il est hors de question de négocier avec les terroristes. Il n’y a pas un centimètre de notre territoire que nous allons céder", a-t-il martelé, soulignant qu’en 2020, le régime de l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré a tenu des négociations avec les groupes terroristes en leur donnant de l’argent afin de pouvoir organiser les élections dans la quiétude.
Il a expliqué qu’à l’époque les forces de défense et de sécurité avaient reçu l’ordre de ne pas mener des opérations offensives contre les terroristes, qui se sont par la suite, équipés avant de venir attaquer les positions de l’armée.
Selon Traoré la stratégie globale de lutte contre le terrorisme, allie le volet militaire à travers des opérations offensives sur le terrain, et les questions de développement local en initiant des projets de développement au profit des populations.