Les États membres de l'Union européenne ont imposé vendredi des sanctions à neuf personnes et à une entité pour des violations des droits de l'homme et des abus en République démocratique du Congo et pour leur rôle dans le maintien du conflit dans l'est du pays.
La liste comprend Benjamin Mbonimpa et Justin Gacheri Musanga, deux dirigeants du groupe rebelle M23, et deux dirigeants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), Pierre Celestin Rurakabijem et Gustave Kubwayo.
"Tous deux entretiennent le conflit armé, l'instabilité et l'insécurité en RDC, notamment en incitant à la violence", a déclaré le Conseil de l'UE.
"En outre, ils sont responsables de graves violations des droits de l'homme, notamment de meurtres, de violences sexuelles et d'attaques contre des civils, ainsi que du recrutement d'enfants".
L'UE a également cité Amigo Kiribige, un commandant des Forces démocratiques alliées, et le Colonel Augustin Migabo de la Force de défense du Rwanda, ainsi que deux membres du Collectif des mouvements pour le changement-Forces de défense du peuple.
L'entité sanctionnée par l'UE est l'Alliance Fleuve du Congo (AFC), un mouvement politico-militaire créé au Kenya mais opérant dans l'est du Congo. Son dirigeant, Corneille Nangaa, ancien président de la commission électorale de la RDC, figure également sur la liste des sanctions de l'Union européenne.
Ces mesures comprennent une interdiction de voyager et un gel des avoirs. Il est également interdit aux citoyens et aux entreprises de l'UE de mettre des fonds à la disposition des personnes figurant sur la liste.
Washington sanctionne l'AFC et alliés
Les Etats-Unis ont décidé jeudi d'imposer des sanctions à une coalition de groupes rebelles qu'ils accusent de chercher à renverser le gouvernement de la République démocratique du Congo et d'alimenter le conflit dans l'est du pays, selon un communiqué.
Les sanctions visent l'Alliance du fleuve Congo (AFC), dont le département du Trésor américain a déclaré dans un communiqué qu'il s'agissait d'une coalition politico-militaire lancée en décembre. Il a précisé que le principal membre de l'alliance était le mouvement M23, qui fait déjà l'objet de sanctions américaines.
"L'action d'aujourd'hui renforce notre engagement à demander des comptes à ceux qui cherchent à perpétuer l'instabilité, la violence et les atteintes aux civils pour atteindre leurs objectifs politiques", a déclaré Brian Nelson, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, dans le communiqué.
"Nous condamnons l'AFC et ses affiliés, y compris le M23, pour avoir alimenté ce conflit meurtrier et exacerbé la crise humanitaire dans l'est de la RDC", a -t-il ajouté.
Washington a également imposé des sanctions à Corneille Nangaa, un ancien chef de la commission électorale du Congo accusé de saper les élections dans le pays, que Washington avait initialement ciblé avec des sanctions en 2019.