La police de Johannesburg se prépare à entrer dans une mine abandonnée où des mineurs illégaux opéraient, le 5 août 2023. (Photo Reuters)

Les secouristes sud-africains se livrent à une course contre la montre pour sauver les mineurs clandestins pris au piège sous terre, après que plusieurs corps ont été retrouvés dans des puits de mine.

Cette semaine, six corps ont été retrouvés dans une mine abandonnée de la ville de Stilfontein en Afrique du Sud, où des centaines de mineurs clandestins sont encore sous terre, a déclaré mercredi à l'AFP un responsable de la communauté.

Ceux qui ont été sauvés vivants disent qu'ils sont forcés d'extraire de l'or sous terre par des hommes lourdement armés souvent appelés "zama zamas", ce qui signifie "tenter sa chance" en zoulou.

Les autorités sud-africaines sont au courant des activités des Zama Zamas.

Des bandes armées rivales

En mai de l'année dernière, quatre mineurs illégaux sont morts après qu'une bagarre a éclaté entre des bandes rivales armées au Transvaal Gold Mining Estate à Dientjie dans le Mpumalanga, ont déclaré les autorités en février.

Certaines des personnes secourues lors du dernier incident en date, mercredi, affirment que les gangs ont refusé de les laisser quitter les mines, alors même que les conditions sanitaires sous terre se sont détériorées, rapporte la chaîne de télévision publique SABC.

"Six corps ont été récupérés en deux jours, quatre aujourd'hui et deux hier", a déclaré Johannes Qankase, porte-parole de la commune voisine de Khuma, où vivent la plupart des mineurs.

Les autorités sud-africaines ont annoncé que la mission de sauvetage au puits de la mine de Sabie, dans la province de Mpumalanga, reprendra jeudi matin, après que deux corps de mineurs ont également été récupérés.

Sept autres mineurs ont été ramenés à la surface et ont reçu des soins. L'un d'entre eux avait un bras cassé. Les autorités ont ajouté qu'il restait au moins 106 mineurs sous terre.

Refus de sortir

En novembre, lors de l'impasse de Stilfontein, lorsque les mineurs illégaux ont refusé de sortir après avoir reçu l'ordre de la police de le faire, les autorités ont signalé qu'elles étaient prudentes lorsqu'elles pénétraient dans la mine pour procéder à des arrestations, car certains des mineurs clandestins pouvaient être armés.

Le porte-parole de la police provinciale, Donald Mdhluli, indique que les informations disponibles permettent d'estimer à environ 150 le nombre de mineurs illégaux encore sous terre.

"D'après les informations, environ 150 d'entre eux sont encore piégés, et ils ont désespérément besoin de remonter, mais ils n'y parviennent pas. D'où cette opération qui a commencé pour s'assurer que nous les ramenons à bord", a indiqué Mdhluli à la presse locale

Le gouvernement sud-africain met en garde contre l'impact considérable de l'exploitation minière illégale sur l'économie du pays.

En novembre dernier, le président Cyril Ramaphosa a autorisé le déploiement de 3 300 membres des forces de défense nationale sud-africaines (SANDF) pour soutenir la SAPS dans sa lutte contre l'exploitation minière illégale.

TRT Afrika et agences