Richard Wagman, président d'honneur de l'Union juive française pour la paix (UJFP), a dénoncé les motivations politiques de Benyamin Netanyahu, qu'il accuse d'utiliser la guerre à Gaza pour se maintenir au pouvoir et échapper à des poursuites judiciaires pour corruption.
Wagman soutient, dans cette quatrième partie de son entretien avec l'agence de presse Anadolu, que Netanyahu, confronté à des accusations criminelles, se sert du conflit pour détourner l'attention et garantir son avenir politique.
''Netanyahu joue son avenir personnel sur cette guerre. S'il perd le pouvoir, il devra répondre de nombreux crimes devant les tribunaux israéliens '' , a déclaré Wagman.
Il a également pointé du doigt l'influence néfaste des figures d'extrême droite au sein du gouvernement, comme Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, qui, selon lui, ne cherchent pas la paix, mais encouragent l’intensification de l’occupation et de la colonisation.
Wagman a décrit cette guerre comme une opportunité pour Netanyahu de rester au pouvoir à tout prix, alors que le peuple israélien est divisé sur la conduite du conflit.
Il critique le fait que le Premier ministre israélien instrumentalise la peur et la violence pour maintenir une emprise sur le pouvoir politique, et ainsi éviter des condamnations potentielles qui pourraient le conduire en prison.
Inculpé il y a cinq ans pour corruption, abus de confiance et fraude, Benyamin Netanyahu fait face à trois procédures judiciaires toujours en cours.
Dans l'un des dossiers, il est accusé d'avoir accordé des avantages à Shaul Elovitch, dirigeant de la plus grande entreprise de télécommunications d'Israël, en échange d'une couverture médiatique favorable. Une autre affaire concerne des cadeaux d'une valeur de 300 000 dollars, notamment des cigares, des bijoux, du champagne et d'autres articles de luxe, offerts par le producteur israélien d'Hollywood Arnon Milchan et le milliardaire australien James Packer.
Rappel bref des autres thèmes
Tout au long de l'interview, Wagman a également dénoncé la '' guerre génocidaire '' menée à Gaza par Israël, les ravages sur les infrastructures civiles, ainsi que la "légitimité du droit de résistance" des Palestiniens contre l'occupation, tout en condamnant les attaques contre des civils. Il a également critiqué la "couverture médiatique biaisée" et "l'inaction de la communauté internationale", qui, selon lui, alimente la continuation du conflit.
'' Tant que Netanyahu et ses alliés gouverneront sans être inquiétés, la guerre continuera à coûter des vies innocentes '', a-t-il conclu.
Pour rappel, les bombardements israéliens se poursuivent depuis plus de 11 mois dans Gaza, suite à une attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023.
Plus de 42 500 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus 95 000 autres blessés, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.
Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans Gaza.