Le candidat réformateur iranien Masoud Pezeshkian s'exprime lors de son meeting pour les 14e élections présidentielles à Téhéran, Iran, le 3 juillet 2024. Photo : AA

Un parlementaire iranien peu connu, qui avait auparavant été ministre de la Santé, a été élu président de la République islamique d'Iran à la suite d'un étonnant retournement de situation.

Masoud Pezeshkian a battu son adversaire conservateur, Saeed Jalili, ancien principal négociateur du dossier nucléaire iranien et chef du principal organe de sécurité, par une marge de 2,7 millions de voix, selon les résultats annoncés tôt samedi.

Avant le second tour, M. Pezeshkian s'est imposé de façon spectaculaire face à ses principaux adversaires lors de l'élection présidentielle anticipée de vendredi dernier, en obtenant le plus grand nombre de voix.

Le candidat réformateur a obtenu 10,4 millions de voix sur 24,5 millions lors de l'élection du 28 juin, soit plus que M. Jalili et le président du Parlement, M. Mohammad Baqer Qalibaf.

Discret

Personnalité politique relativement discrète, M. Pezeshkian a été ministre de la santé dans le gouvernement de Mohammad Khatami (2001-2005) et représente la ville de Tabriz, dans le nord-ouest du pays, au parlement iranien depuis 2008.

Cardiologue de profession, M. Pezeshkian a précédemment dirigé l'université des sciences médicales de Tabriz, l'une des principales institutions médicales du nord de l'Iran.

Ses deux dernières candidatures à la présidence ont échoué respectivement en 2013 et en 2021.

En 2013, il s'est retiré de la course à la présidence en faveur de l'ancien président Hashemi Rafsanjani ; en 2021, sa candidature a été rejetée par le Conseil des gardiens, le principal organe de contrôle du pays.

Seul candidat réformiste en lice cette fois-ci, soutenu par la principale coalition réformiste du pays, M. Pezeshkian s'est lancé dans une campagne trépidante ces dernières semaines.

Sa campagne a été soutenue par la présence d'anciens politiciens et ministres réformistes, notamment Javad Zarif, qui a été ministre des affaires étrangères pendant deux mandats sous l'ancien président Hassan Rouhani.

Les sondages préélectoraux ont montré un soutien important à M. Pezeshkian, en particulier après les cinq débats présidentiels télévisés du premier tour, au cours desquels il s'est exprimé sur des questions de politique intérieure et étrangère.

Défenseur de l'accord nucléaire

M. Pezeshkian a laissé entendre qu'il serait plus ouvert à un engagement diplomatique avec le monde, y compris l'Occident, et qu'il avait l'intention de lancer des réformes dans les domaines économique et culturel.

Lors des débats présidentiels, il a affirmé que les sanctions empêchaient d'attirer des partenaires commerciaux et qu'il était impossible d'atteindre un taux de croissance de 8 % sans ouvrir les frontières.

Il a vigoureusement défendu l'accord nucléaire conclu en 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales sous l'administration de Rohani, un fervent réformateur.

M. Pezeshkian s'est également exprimé sur les questions relatives aux femmes, notamment le hijab obligatoire, ou foulard islamique, en exprimant son opposition à un projet de loi parlementaire sur la mise en œuvre du code vestimentaire islamique.

TRT Afrika et agences