Le nombre de personnes déplacées de force dans le monde en forte augmentation pour la 12ᵉ année consécutive

Le nombre de personnes déplacées de force dans le monde en forte augmentation pour la 12ᵉ année consécutive

Atteignant 120 millions de personnes en 2023, selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.
Des déplacés internes dans l'Est de la RDC

Le nombre de déplacés de force dans le monde a atteint les 120 millions de personnes en 2023, avec une forte augmentation pour la 12ᵉ année consécutive, a déclaré l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ce jeudi.

Soulignant que ce nouveau chiffre représente “des niveaux historiques“, le HCR a déclaré dans un rapport qu'il reflète à la fois des conflits nouveaux et en mutation et “l'incapacité à résoudre des crises persistantes“.

"Ce nombre équivaut à la population du Japon, le 12ᵉ pays le plus peuplé au monde", a-t-il déclaré.

L'agence a souligné que “le conflit dévastateur en cours au Soudan est l'un des principaux facteurs à l'origine de cette hausse. À la fin de l'année 2023, 10,8 millions de Soudanais restaient déracinés“.

En outre, le rapport indique que “des millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur des frontières de la République démocratique du Congo et de la Birmanie l'année dernière en raison de violents combats“.

Innombrables tragédies humaines

Citant les estimations de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le HCR a indiqué que jusqu'à 1,7 million de personnes, soit 75 % de la population, ont été déplacées dans la bande de Gaza à cause de “violences dévastatrices“, certains réfugiés “ayant fui à plusieurs reprises“.

Le rapport a affirmé que “la Syrie reste la plus grande crise de déplacement au monde, avec 13,8 millions de personnes déplacées de force à l'intérieur et à l'extérieur du pays“.

"Derrière ces chiffres se cachent d'innombrables tragédies humaines. Ces souffrances doivent inciter la communauté internationale à agir de toute urgence pour s'attaquer aux causes profondes des déplacements forcés", a déclaré Filippo Grandi, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, dans un communiqué de presse.

"Il est grand temps que les belligérants respectent les lois fondamentales de la guerre et le droit international", a déclaré Grandi, soulignant que “sans une meilleure coopération et des efforts concertés pour faire face aux conflits, aux violations des droits humains ainsi qu’à la crise climatique, le nombre des personnes déracinées continuera d'augmenter.

Cela entraînera plus de misère et nécessitera des réponses humanitaires coûteuses“.

Une lueur d'espoir

La plus forte augmentation de personnes déplacées concerne les personnes fuyant les conflits et qui restent dans leur pays d’origine. Selon l'Observatoire des déplacements internes, ce nombre s'élève à 68,3 millions de personnes, soit une augmentation de près de 50 % durant les cinq dernières années.

Le nombre de réfugiés et d'autres personnes ayant besoin d'une protection internationale a atteint 43,4 millions, selon les données du HCR et de l'UNRWA.

La majorité des réfugiés sont accueillis dans les pays voisins, et 75 % d’entre eux résident dans des pays à revenu faible ou intermédiaire qui contribuent collectivement à moins de 20 % du revenu mondial.

Le rapport révèle qu’à l’échelle mondiale, plus de 5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et 1 million de réfugiés sont retournés dans leur lieu d’origine en 2023. Le nombre d’arrivées de réinstallation a notamment augmenté pour atteindre près de 160 000 en 2023.

“Les réfugiés - et les communautés qui les accueillent - ont besoin de solidarité.

Ils contribuent effectivement aux sociétés lorsqu'ils sont intégrés et peuvent en faire davantage“, a souligné le chef du HCR, Filippo Grandi.

Et d’ajouter : “L'année dernière, des millions de personnes sont rentrées chez elles, ce qui représente une importante lueur d'espoir. Des solutions existent - nous avons vu des pays comme le Kenya ouvrir la voie à l'intégration des réfugiés - mais cela nécessite un véritable engagement“.

AA