Le PIB de la première économie européenne a chuté de 0,3% entre janvier et mars sur un trimestre, après un recul de 0,5% entre octobre et décembre, en données corrigées des variables de saison et de calendrier, a indiqué l'institut Destatis dans un communiqué.
Sur un an, l'indicateur chute de 0,5%.
Le pays entre donc dans une récession technique, c'est-à-dire deux trimestres de baisse à la suite. C'est une première depuis la pandémie de coronavirus, qui avait provoqué une chute du PIB au premier et deuxième trimestre 2020.
Ce chiffre définitif revoit à la baisse une précédente prévision de Destatis fin avril, qui avait plutot estimé une stagnation (0,0%) de l'activité.
L'économie allemande semblait mieux résister que prévu en début d'année, avec des effets contenus de la crise énergétique grâce à des aides massives, un recours accru au gaz liquéfié et un début de baisse des prix du gaz.
Mais l'inflation, qui reste très élevée à plus de 7%, a finalement comprimé considérablement les dépenses de consommation privée et publique, qui ont plombé cette dynamique.
Et les hausses de taux directeur menées tambour battant par la Banque centrale européenne (BCE) pour la combattre commencent à avoir des effets sur l'activité, en comprimant la demande.
Résultat : après plusieurs mois de hausse, la production du secteur manufacturier, central pour le modèle économique allemand, est repartie à la baisse en mars, chutant de 3,4% sur un an.
Les commandes industrielles ont elles aussi rechuté lourdement en mars, de 10,7%, du jamais vu depuis le creux de la pandémie. Et les exportations, essentielles pour ce secteur, ont fortement reculé à 5,2%.
Malgré ce ralentissement, le gouvernement allemand s'attend à une reprise progressive de l'activité au cours de l'année, avec une croissance de 0,4% en 2023.