La Turquie a condamné un récent accord signé par les États-Unis et l'administration chypriote grecque pour renforcer la coopération en matière de défense, estimant qu'il sapait la position de Washington sur l'île.
"Nous sommes d'accord avec les opinions exprimées dans la déclaration du ministère des Aََffaires étrangères de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) sur cette question et nous soutenons pleinement la réaction justifiée des autorités de la RTCN", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les États-Unis et l'administration chypriote grecque ont signé, lundi, une nouvelle feuille de route pour le renforcement de la coopération en matière de défense, qui renforcera les liens militaires entre les deux parties.
Le ministère turc des Affaires étrangères a critiqué les États-Unis pour leurs actions, qu'il a qualifiées de préjudiciables à la sécurité des Chypriotes turcs.
Il a déclaré que l'accord, y compris le dialogue stratégique lancé entre les États-Unis et l'administration chypriote grecque en juin dernier, "sape la position neutre des États-Unis à l'égard de l'île de Chypre et rend plus difficile l'obtention d'un règlement juste, durable et viable de la question chypriote".
Il appelle à une réévaluation des politiques susceptibles de déstabiliser la région, affirmant que "la Turquie, en tant que mère patrie et État garant, continuera à assurer la sécurité et la prospérité des Chypriotes turcs en toutes circonstances".
Les tensions à Chypre s'exacerbent
L'accord, signé par le ministre chypriote grec de la Défense, Vassilis Palmas, et le secrétaire adjoint américain à la Défense pour les affaires de sécurité internationale, Celeste Wallander, dans la partie grecque de la ville divisée de Lefkosa, marque la dernière étape d'un partenariat de défense en pleine expansion qui a suscité la colère des responsables turcs.
La Turquie a déjà exprimé de vives inquiétudes quant à la coopération militaire entre les États-Unis et l'administration chypriote grecque, notamment à la suite de deux mesures clés : la levée d'un embargo sur les armes imposé par les États-Unis à l'administration chypriote grecque depuis des décennies, en septembre 2022, et l'association de la partie sud de Chypre administrée par la Grèce avec la Garde nationale du New Jersey dans le cadre du programme de partenariat avec les États, un mois plus tard.
Ces deux décisions ont suscité de vives objections de la part de la Turquie et de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), qui les considèrent comme des actions déstabilisatrices susceptibles d'attiser les tensions dans l'île déjà divisée.
Les accords de défense, y compris la dernière feuille de route, pourraient compromettre davantage les efforts déployés en vue d'une résolution pacifique du conflit entre les Chypriotes grecs et turcs.