La Turquie est en train de revoir ses mesures pour sécuriser les appareils de communication utilisés par ses forces armées après les explosions meurtrières au Liban, a annoncé jeudi un responsable du ministère turc de la Défense.
Des radios portatives utilisées par le groupe armé Hezbollah ont explosé mercredi dans le sud du Liban. Il s'agit de la journée la plus meurtrière depuis le début des combats transfrontaliers entre le groupe et Israël il y a près d'un an, ce qui a ravivé les tensions après des explosions similaires de bipeurs de militants la veille.
Les explosions ont semblé déstabiliser le Hezbollah, le plus puissant mandataire de l'Iran au Moyen-Orient, et se sont produites parallèlement à l'assaut israélien contre Gaza, qui dure depuis 11 mois, et aux craintes accrues d'une escalade dans la région.
L'armée turque utilise exclusivement des équipements produits dans le pays, mais Ankara a mis en place des mécanismes de contrôle supplémentaires si une tierce partie est impliquée dans l'achat ou la production d'équipements, a indiqué le responsable turc.
« Qu'il s'agisse des opérations que nous menons, de la guerre en cours en Ukraine ou de l'exemple du Liban, les mesures sont réexaminées et de nouvelles mesures sont élaborées en fonction des enseignements tirés de chaque événement », a signalé le fonctionnaire.
« Dans le contexte de cet incident, le ministère de la défense procède aux examens nécessaires », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Lors des explosions de mardi, des sources ont déclaré que des espions israéliens avaient déclenché à distance des explosifs qu'ils avaient placés dans une commande de 5 000 téléavertisseurs du Hezbollah avant qu'ils ne pénètrent dans le pays.
Ces attaques sans précédent ont suscité des inquiétudes quant à la cybersécurité dans la région.
Le conseil national de sécurité irakien a annoncé mercredi qu'il prendrait des mesures préventives contre toute violation possible des importations électroniques, ajoutant que des contrôles de sécurité intensifs seraient mis en œuvre sur les importations et que les contrôles aux frontières seraient renforcés.
Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré jeudi à l'agence de presse Anadolu que la création d'une agence indépendante pour la cybersécurité figurait à l'ordre du jour du gouvernement après que le président Recep Tayyip Erdogan en a exprimé la nécessité, et a ajouté qu'elle serait créée « très bientôt ».