La Turquie a "fermement" soutenu une déclaration du ministère des Affaires étrangères de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) sur l'ancrage du destroyer américain USS Arleigh Burke dans un port chypriote grec.
"Comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises avec la RTCN, les mesures prises dans la région par les États-Unis, en perturbant l'équilibre au détriment de la partie chypriote turque, nuisent à la neutralité affichée de longue date de ce pays à l'égard de l'île et constituent un obstacle à un règlement juste, durable et viable de la question chypriote", a déclaré mercredi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère a exhorté les États-Unis à reconsidérer ces politiques.
La déclaration réaffirme la détermination de la Turquie, en tant qu'État garant sur l'île, à protéger les droits et les intérêts légitimes des Chypriotes turcs en toutes circonstances.
Un conflit qui dure depuis des décennies
Chypre est enlisée dans un conflit qui dure depuis des décennies entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs, en dépit d'une constellation d'efforts diplomatiques déployés par les Nations unies en vue de parvenir à un règlement global.
Les attaques ethniques qui ont commencé au début des années 1960 ont contraint les Chypriotes turcs à se retirer dans des enclaves afin d’assurer leur sécurité.
En 1974, un coup d'État chypriote grec visant à l'annexion de l'île par la Grèce a entraîné l'intervention militaire de la Turquie en tant que puissance garante pour protéger les Chypriotes turcs des persécutions et de la violence. C'est ainsi que la RTCN a été créée en 1983.
Ces dernières années, elle a connu un processus de paix intermittent, dont une initiative qui a échoué en 2017 en Suisse sous les auspices des pays garants, à savoir la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni.
L'administration chypriote grecque est entrée dans l'Union européenne en 2004, l'année même où les Chypriotes grecs ont fait échouer un plan des Nations unies visant à mettre fin à ce différend de longue date.