M. Altun a exhorté toutes les plateformes, les institutions et les organisations concernées à accepter que "la désinformation est un fait et qu'une coopération internationale est nécessaire pour la combattre - sans avoir recours à deux poids deux mesures - et à prendre les mesures qui s'imposent".
"La coopération internationale et l'engagement sont une partie importante de la lutte contre la désinformation", a déclaré Fahrettin Altun.
Les déclarations de M. Altun font suite à la décision de Twitter, la semaine dernière, de se retirer du Code de bonnes pratiques contre la désinformation de l'UE, une décision à laquelle les États membres ont réagi avec inquiétude et préoccupation.
Mme Vera Jourova, vice-présidente de l'organe exécutif de l'UE chargée des valeurs et de la transparence, a déclaré lundi que Twitter avait commis une "erreur" et "choisi la manière forte, ils ont opté pour la confrontation" avec l'Union parce que cela a attiré "beaucoup d'attention, et ses actions et leur conformité avec la législation de l'UE seront examinées de manière vigoureuse et urgente".
Jean Noël Barrot, ministre français de la transition numérique et des télécommunications, a déclaré la semaine dernière à France Info que Twitter pourrait être interdit dans l'Union européenne s'il enfreignait les règles.
En réponse aux remarques de M. Barrot, M. Altun a déclaré "parfaitement comprendre la raison pour laquelle M. Barrot se soucie profondément de l'ordre public", "en revanche, a-t-il ajouté, ce que nous ne comprenons pas, c'est la raison pour laquelle nos collègues occidentaux font fi des considérations de la Turquie. Tout comme les fonctionnaires des pays de l'UE, nous voulons éviter qu'une plateforme de réseaux sociaux devienne une source de désinformation dans notre pays".
"Ironiquement, nous finissons par nous opposer à des entreprises de réseaux sociaux prétendument impartiales qui cherchent à s'ingérer dans la politique turque, ainsi qu'à des gouvernements occidentaux qui tentent d'empêcher les efforts turcs visant à réglementer la communication numérique au nom de l'ordre public", a déclaré M. Altun.
Celui-ci faisait référence aux critiques européennes de la législation turque réglementant l'internet.
Altun a réitéré que la Turquie continuera à prendre les mesures nécessaires dans le cadre de la vision du président turc Recep Tayyip Erdogan de "défendre la vérité et de combattre la désinformation pour défendre les droits des citoyens turcs" et ce, de "manière efficace".