Le président Recep Tayyip Erdogan a souligné la convergence des points de vue entre la Turquie et la Russie concernant la reconduction de l’accord céréalier de la mer Noire.
“Nous sommes sur la même ligne que la Russie en ce qui concerne le corridor céréalier, nous allons transformer les céréales provenant du corridor de la mer Noire en farine et les transporter vers les pays pauvres d'Afrique et les pays en développement”, a-t-il déclaré, précisant que le ministère turc de l’Agriculture a “déjà pris des mesures” à cet effet.
Le président Erdogan qui s’adressait aux journalistes à Istanbul, après la prière du vendredi, a réitéré la détermination de la Turquie à poursuivre ses efforts "intenses" et déployer une diplomatie active pour la reprise de l'accord céréalier.
La Russie a suspendu le 17 juillet sa participation à l'accord sur la reprise des exportations de céréales à partir des ports ukrainiens de la mer Noire, interrompues en raison de l’état de guerre entre la Russie et l'Ukraine. Moscou se plaint que la partie russe de l’accord, signé l’année dernière avec la Turquie, les Nations unies et l'Ukraine, n’a jamais été mise en œuvre.
Visite imminente de Poutine en Turquie
Le président turc a réaffirmé, par ailleurs, qu’il s’attendait à recevoir à très brève échéance son homologue russe Vladimir Poutine, avec lequel il s’est entretenu par téléphone il y a deux jours.
"La date n'est pas fixée, mais le ministre des Affaires étrangères, le chef de l'organisation du renseignement, tous sont en pourparlers", a indiqué M. Erdogan, avant de poursuivre : "je pense que cette visite aura lieu, espérons-le, en août".
"Une réponse aux atrocités commises par la France"
Interrogé au sujet des nouvelles mesures prises par le Mali, subséquentes au coup d’Etat au Niger, le président turc a saisi l’occasion pour s'exprimer sur les dernières tensions entre certains pays du continent africain et la France.
Faisant remarquer que ce n’était pas la première fois que Paris connaît de semblables dissensions avec des pays africains, le président turc a rappelé les “atrocités”commises par la France en Algérie, au Rwanda, au Mali, et souligné que toutes ces pratiques étaient désormais “de notoriété publique” et que “les Africains en sont bien conscients”.
“Actuellement, les Africains ont complètement cessé l'exportation d'or et d'uranium vers la France. C'est une réponse aux atrocités commises contre ces pays depuis des années. Nous continuons pour notre part à entretenir des relations positives avec l’Afrique", a-t-il dit.
Les relations du Niger avec l’ancienne puissance coloniale connaissent un épisode orageux depuis le coup d'Etat du 26 juillet dernier, qui a renversé le président Mohamed Bazoum.
A l’instar des autres pays du Sahel, le nouveau pouvoir à Niamey a annoncé la révocation de l’ensemble des accords de coopération militaire avec Paris. Les autorités nigériennes ont de surcroît suspendu la diffusion des médias français sur le territoire nigérien.