La Turquie ne permettra pas que la région soit à nouveau déchirée par un nouvel accord comme celui de Sykes-Picot qui a divisé le Moyen-Orient, a déclaré vendredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Signé le 16 mai 1916 par la Grande-Bretagne et la France, l'accord Sykes-Picot délimitait les sphères d'influence britannique et française au Proche-Orient après l'effondrement de l'Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
“La mise en œuvre d'un plan sinistre ne se limitera pas à Gaza, à la Cisjordanie et au Liban. Il n'y a pas besoin de prophétie pour savoir où se trouve le but ultime”, a lancé Erdogan lors du principal événement technologique de Turquie, le Teknofest, qui se tient dans la ville d'Adana, dans le sud de la Turquie.
“À chaque goutte de sang versée, ceux qui fournissent les bombes sont tout aussi responsables que ceux qui les larguent”, a-t-il ajouté, accusant les pays occidentaux de soutenir la “machine à tuer” de Netanyahu.
Teknofest, le plus grand festival de technologique et aéronautique
Erdogan s’est ensuite félicité du succès technologique de la Turquie. “Nous exportons maintenant vers des pays qui, hier encore, ne voulaient pas nous vendre leurs technologies de défense, même en échange d'argent”, s’est-il réjoui.
La Turquie a augmenté la part de la production locale et nationale dans l’industrie de défense à 80 %. “Nous sommes désormais parmi les trois premiers pays au monde en matière de fabrication de drones”, a précisé le président turc.
Le Teknofest, qui dure cinq jours et a débuté mercredi, accueille des démonstrations aériennes réalisées par plusieurs avions nationaux.
La Turquie accorde de plus en plus d'importance à la production nationale dans l'industrie de la défense. Sa dépendance étrangère dans ce secteur est passée de 80% en 2000 à 20% en 2022.
Cette augmentation de la production turque s’explique par des motifs économiques, en particulier la réduction des coûts à long terme et la création d’un potentiel d’exportation, mais aussi par des préoccupations en matière de sécurité nationale et d’autonomie stratégique.