Le président turc Recep Tayyip Erdogan a rejeté comme "nulles et non avenues" les aberrations israéliennes qui prétendent pouvoir forcer les habitants de Gaza à l'exil.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sisi au Caire, M. Erdogan a déclaré que le dépeuplement forcé de Gaza était "inacceptable".
Le président turc a affirmé que la "tragédie humaine dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Gaza" était au centre de ses entretiens avec son homologue égyptien.
A ce propos, il a mis l’accent sur la nécessité d’amener l'administration Netanyahou à s'abstenir d'étendre ses opérations à Rafah, le dernier refuge des habitants de Gaza.
La guerre israélienne contre Gaza a poussé 85 % de la population du territoire à se déplacer à l'intérieur du pays, dans un contexte de pénurie aiguë de nourriture, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites, selon les Nations unies.
Israël prépare une invasion terrestre de la ville de Rafah, au sud de Gaza, où 1,4 million de Palestiniens ont fui depuis le début de la guerre.
M. Erdogan a exhorté le monde islamique et la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité de l'ONU, à mettre fin à "une telle folie qui conduit au génocide".
"Notre priorité est d'établir un cessez-le-feu dès que possible afin d'acheminer l'aide humanitaire à Gaza sans aucun obstacle", a-t-il déclaré.
Il a ajouté que la Turquie continuerait à coopérer et à se solidariser avec l’Égypte pour mettre fin à l'effusion de sang dans l'enclave palestinienne assiégée.
"À moyen terme, nous sommes prêts à travailler avec l'Égypte pour la réhabilitation et la reconstruction de Gaza", a assuré le président turc.
"Nous avons amené plus de 700 frères et sœurs palestiniens avec leurs compagnons en Turquie pour qu'ils soient soignés par l'intermédiaire de l'Égypte”, a-t-il indiqué, remerciant les autorités égyptiennes pour leurs efforts concernant l’acheminement de l'aide humanitaire à Gaza.
Le président Erdogan a annoncé par ailleurs que la Turquie travaillait également à la mise en place d'un hôpital de campagne dans la bande de Gaza, avec l’assistance des autorités égyptiennes.
Des questions relatives à la Libye, au Soudan et à la Somalie ont été également discutées durant la rencontre, a ajouté M. Erdogan, soulignant que "nous soutenons pleinement l'unité, l'intégrité territoriale et la paix de ces trois pays frères".
"Nous sommes déterminés à accroître nos contacts avec l'Égypte à tous les niveaux pour la paix et la stabilité dans notre région", a-t-il affirmé.
Depuis l'incursion transfrontalière du groupe palestinien Hamas le 7 octobre, qui a fait quelque 1 200 morts, l'offensive israélienne sur Gaza a tué plus de 28 000 personnes et provoqué des destructions massives et une pénurie de produits de première nécessité.
Dans une décision provisoire rendue en janvier dernier, la Cour internationale de justice avait ordonné à Tel-Aviv de mettre fin aux actes de génocide et de prendre des mesures pour garantir la fourniture d'une aide humanitaire aux civils de Gaza.