"Malgré la déclaration d'aujourd'hui, je pense que le président russe Poutine souhaite que ce pont humanitaire soit maintenu", a déclaré Erdogan lors d’une conférence de presse à Istanbul avant son départ pour le Moyen-Orient pour une tournée qui doit le conduire en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis.
“L'accord sur les céréales de la mer Noire est entré dans l'histoire comme un succès diplomatique”, s’est félicité M. Erdogan, ajoutant que la Turquie a toujours attaché de l'importance à la poursuite de l'initiative et a intensifié ses efforts diplomatiques à cette fin.
Erdogan a déclaré que le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, discuteraient de l'accord par téléphone, exprimant l'espoir qu'il se poursuivra "sans interruption".
"Peut-être qu'au lieu d'attendre août (prochaine rencontre Erdogan-Poutine), nous nous entretiendrons au téléphone avec M. Poutine", a-t-il ajouté.
Cet accord, signé en juillet 2022 à Istanbul par la Russie et l'Ukraine, sous l'égide des Nations unies et de la Turquie, est "de facto terminé", a affirmé lundi le Kremlin.
Les relations commerciales avec les pays du Golfe
Le Chef de l'Etat turc a par ailleurs expliqué que l'objectif de sa tournée dans le Golfe vise à renforcer les relations commerciales avec l'Arabie saoudite, le Qatar et les Emirats arabes unis, soulignant l'importance du renforcement des investissements en Turquie et de la coopération financière.
"Nous continuons à œuvrer pour atteindre notre objectif de créer une ceinture de paix, de stabilité et de prospérité autour de la Turquie. Le volume de nos échanges avec les pays du Golfe est passé de 1,6 milliard de dollars à environ 22 milliards de dollars au cours des 20 dernières années", a-t-il déclaré.
Pour le président turc, les développements dans les pays musulmans nécessitent une coopération accrue. "Les crises que traverse le monde islamique nécessitent une concertation et une coopération plus étroites entre la Turquie et les pays du Golfe", a-t-il soutenu.
Les relations avec la Syrie
À propos de la normalisation des relations avec la Syrie, le président Erdogan a indiqué qu’Ankara "n’est pas fermée à l'idée de rencontrer Assad, soulignant que “la véritable question est la forme de leur (Syrie) approche".
"Malheureusement, Assad veut que la Turquie quitte le nord de la Syrie. Une telle chose ne peut se produire. Nous combattons le terrorisme dans cette région" a-t-il insisté.
Depuis plusieurs mois, la Turquie et la Syrie, encouragées par la Russie, discutent des moyens de reprendre le dialogue, mais le dirigeant syrien, Bachar al-Assad exige, comme condition, le retrait des forces turques du nord de la Syrie.