Dans la zone du Sahel, le contexte était dominé jusqu’au mois dernier par des sanctions économiques contre le Burkina, le Mali et le Niger. Les prix des denrées alimentaires de base, tels que le sucre, le riz, l’huile, ont augmenté de manière significative ces derniers temps.
Il peut être difficile de faire face aux différentes dépenses de la coupure du jeune alors que traditionnellement ramadan rime avec partage et solidarité
Selon le Réseau Billital Maroobé, qui regroupe des organisations d’éleveurs de ces trois pays, “au Niger, les principales conséquences engendrées par les sanctions sont la déstabilisation des marchés et la flambée des prix des denrées alimentaires. La fermeture des frontières nigériennes et la suspension des transactions commerciales avec la majorité des pays de la CEDEAO ont engendré des conséquences néfastes se traduisant par la déstabilisation profonde du fonctionnement des marchés nigériens”.
En 2023, le réseau avait même noté sur plusieurs marchés une inflation importante des prix des céréales comme le mil, le maïs et le sorgho avec une hausse variant de 39 à 52 %.
Au Sénégal voisin, les préparatifs du mois du Ramadan semblent quelque peu éclipsés par la crise politique liée à l’organisation de l’élection présidentielle. Mais des associations caritatives qui offrent souvent en fin de journée des « ndogou », terme wolof désignant le repas de rupture du jeûne, s’activent chacune selon ses moyens : recherche de fonds, approvisionnements, partenariats, achats de couverts.
Plus au nord du continent, dans un pays comme le Maroc, l’offre de fruits secs comme les dattes est abondante sur le marché avec des variétés locales ou importées. Les autorités ont décidé d’importer près de 70.000 tonnes, notamment d’Irak et d’Égypte pour renforcer la production nationale, qui est de 104.000 tonnes cette saison, afin de garantir un approvisionnement adéquat et satisfaisant durant tout le mois de ramadan.
Les prix des ingrédients nécessaires pour préparer du plat traditionnel « sellou », ce gâteau salé sucré qui est très apprécié des Marocains et qui a une place de choix dans le menu de rupture du jeûne, ont considérablement augmenté par rapport aux années précédentes.
Selon un média marocain, le kilogramme de sésame est passé de 40 à 45, voire 70 dirhams (19 dollars) en fonction de la qualité et la provenance (Egypte, Maroc ou Inde). Les amandes sont 25 à 30% plus chères.
Au Nigeria, les musulmans qui veulent observer le ramadan vont devoir se confier, maintenant plus que jamais, à la providence divine car leur pays traverse une inflation alimentaire très alarmante que le bureau national des statistiques a estimé à 35,41% en janvier dernier. Les autorités disent avoir pris des mesures strictes pour juguler cette passe difficile mais la bataille est compliquée.
Si bien que les préparatifs sont marqués par quelques inquiétudes à cause de prix exorbitants dans un contexte national de crise économique. Nombre de Nigérians assistent désemparés à l’augmentation des prix des produits alimentaires. « Le riz, le haricot, l’igname et autres sont si chers que personne ne peut y toucher », se désole un résident de Lagos.
Sans parler de certains pays ou régions troublés par des violences ou même la guerre, notamment l’Est de la RD Congo, le Soudan ou l’Éthiopie. C’est un moment de défi pour les musulmans qui vont jeûner cette année. Mais Dieu est grand.