L'Algérie a inauguré dimanche la plus grande mosquée d'Afrique sur sa côte méditerranéenne, surmontant les retards et les dépassements de coûts après des années de bouleversements politiques.
L'évènement guidera les musulmans "vers la bonté et la modération", a déclaré Ali Mohamed Salabi, secrétaire général de l'Union mondiale des oulémas musulmans.
Le président algérien Abdelmajid Tebboune a inauguré la mosquée, tenant ainsi sa promesse de l'ouvrir en grande pompe.
Toutefois, l'événement a été essentiellement cérémoniel. La mosquée est ouverte aux touristes internationaux et aux visiteurs d'État en Algérie depuis environ cinq ans. Une cérémonie antérieure avait été retardée.
Le calendrier permet à la mosquée d'ouvrir officiellement au public à temps pour accueillir les prières nocturnes pendant le mois sacré musulman du Ramadan, qui commence le mois prochain.
Un monument de controverse et de retard
Construite par une entreprise chinoise au cours des années 2010, la Grande Mosquée d'Alger possède le plus haut minaret du monde, mesurant 869 pieds (265 mètres). Le coût officiel du projet s'élève à 898 millions de dollars.
Troisième plus grande mosquée du monde et la plus grande en dehors des villes les plus saintes de l'Islam, sa salle de prière peut accueillir 120 000 personnes.
Sa conception moderniste comporte des éléments arabes et nord-africains pour honorer la tradition et la culture algériennes, ainsi qu'une aire d'atterrissage pour hélicoptères et une bibliothèque pouvant abriter jusqu'à un million de livres.
Au-delà de ses dimensions gigantesques, la mosquée est également connue pour les retards et les controverses qui ont caractérisé ses sept années de construction, notamment en ce qui concerne le choix du site, qui, selon les experts, présentait des risques sismiques.
La mosquée était à l'origine un projet de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, qui l'avait conçue pour être la plus grande d'Afrique. Il voulait qu'elle soit son héritage et l'a appelée "Mosquée Abdelaziz Bouteflika", à l'instar de la Mosquée Hassan II à Casablanca, au Maroc.
Cette mosquée, qui porte le nom de l'ancien roi du Maroc, voisin et rival régional de l'Algérie, était autrefois considérée comme la plus grande d'Afrique.
Toutefois, les manifestations qui ont balayé l'Algérie en 2019 et l'ont conduit à démissionner après 20 ans au pouvoir ont empêché M. Bouteflika de réaliser ses projets, de donner son nom à la mosquée ou de l'inaugurer en février 2019 comme prévu.