Par Susan Mwongeli
Les fonctionnaires ougandais devront effectuer une séance d'exercice physique de deux heures par semaine dans le cadre d'une campagne ordonnée par le gouvernement pour maîtriser le coût de leur maintien en bonne santé.
Lucy Nakyobe, chef de la fonction publique de ce pays d'Afrique de l'Est, a ordonné aux responsables des institutions publiques de mettre en œuvre cette directive avec effet immédiat.
Le gouvernement ougandais a également expliqué sur Twitter que la campagne était destinée à "maîtriser le fardeau croissant des maladies liées au mode de vie" dans ses rangs.
Cette campagne intervient quelques semaines après la publication par les autorités d'une étude démographique et sanitaire indiquant une augmentation de l'obésité dans le pays, qui est passée de 17 % à 26 % au cours des 17 dernières années.
Le chef du service public a déclaré que l'initiative sur la condition physique faisait suite à une recommandation du ministère de la santé, mais on ne sait pas encore comment le respect de cette recommandation sera assuré.
Une attention sérieuse
Dans sa lettre, Mme Nakyobe a demandé aux responsables des institutions publiques d'accorder une attention particulière à cette question, affirmant que les exercices physiques contribueraient à sauver la vie des fonctionnaires et à réduire la charge de morbidité qui pèse sur le gouvernement.
Les experts médicaux affirment que le manque d'exercice physique et les mauvaises habitudes alimentaires peuvent conduire à l'obésité, ce qui augmente le risque de contracter des maladies liées au mode de vie, telles que les maladies cardiaques, l'hypertension, le diabète et les accidents vasculaires cérébraux.
Sur les réseaux sociaux, l'initiative a été bien accueillie, les utilisateurs demandant instamment que les fonctionnaires bénéficient d'un jour de congé pour pouvoir se conformer à la directive.
"Une bonne idée, mais ce serait mieux si chaque employeur donnait à ses employés un jour de congé par semaine pour faire de l'exercice", a déclaré @RichieMafie.
D'autres se sont interrogés sur l'existence d'un budget pour l'inscription dans les salles de sport.
Le mois dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu'en Ouganda, 24 % des femmes et 9 % des hommes âgés de 15 à 49 ans étaient en surpoids ou obèses.
"La prévalence de l'hypertension et du diabète chez les adultes en Ouganda augmente progressivement au fil des ans, les femmes ayant une prévalence plus élevée de 27,7 % et 4,7 % par rapport aux hommes avec 26,7 % et 4,4 % respectivement", a déclaré l'OMS.
L'agence précise que les maladies cardiaques, le diabète et les troubles respiratoires sont à l'origine de 33 % des décès en Ouganda.
Un système judiciaire en bonne santé
Ce n'est pas la première fois que l'Ouganda cherche à améliorer la condition physique de ses fonctionnaires.
En 2009, le secrétaire permanent à la justice de l'époque, Pius Bigirimana, a introduit des séances hebdomadaires d'exercice physique pour les juges, les magistrats et les autres membres du personnel judiciaire.
Le président Yoweri Museveni a régulièrement affiché son goût pour l'exercice physique et les mets délicats ougandais. À la suite de l'épidémie de COVID-19, il a publié une vidéo de son programme d'entraînement sur les médias sociaux afin d'encourager les gens à rester en forme pendant le confinement.
Au Rwanda voisin, le gouvernement a instauré la journée sans voiture de Kigali en 2016, dans le but, selon les autorités, de prévenir les maladies liées au mode de vie.
Ce jour-là, les automobilistes rwandais sont encouragés à se débarrasser de leur véhicule et à utiliser des moyens de transport respectueux de l'environnement, comme le vélo et la marche. La journée sans voiture a lieu tous les premiers et troisièmes dimanches du mois.