Par Kudra Maliro
Des paysages et des sons du carnaval énergique, qui dure deux semaines, animent toujours la ville paisible de Bonoua. Cette ville est située à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Abdjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire.
Le carnaval de Popo, qui se caractérise par des chants, des danses et une exposition de vêtements traditionnels colorés, trouve son origine dans la réforme de la fête annuelle de l'igname par les jeunes Abourés de Bonoua en 1946.
La génération de jeunes devenus adultes a baptisé le festival "Carnaval Popo", modernisant et diversifiant l'événement culturel en y intégrant des défilés d'autres communautés ethniques de la nation ouest-africaine.
Popo signifie "masque" en langue abouré.
Le carnaval est entré dans les traditions du peuple Abouré en 1972. Chaque année, pendant la période de Pâques, en avril, les Abouré se réunissent pour le festival.
Dans une interview à TRT Afrika, Junior Kouassi, secrétaire à la communication de Popo Carnaval, a déclaré que le festival de Bonoua Popo vise à concurrencer le carnaval de Rio de Janeiro au Brésil, qui accueille près de deux millions de festivaliers.
"En 2023, nous avons accueilli près de sept mille festivaliers par jour pendant quinze jours, et notre ambition est de rivaliser avec le plus grand festival du monde. L'idée est d'apprendre et de faire comme eux, mais aussi d'apporter plus d'activités culturelles, de promouvoir nos valeurs culturelles, et de faire connaître la culture du peuple Abouré", a déclaré M. Kouassi.
La ville de Bonoua a accueilli des délégations du Brésil et de Trinité et de Tobago lors du festival de cette année.
Les Aboure, comme beaucoup d'autres communautés en Côte d'Ivoire, ont encore des rois et des reines qui occupent une place importante dans la tradition.
"Le point culminant du carnaval est un défilé avec l'arrivée du roi, qui porte une couronne d'or et une longue robe. Il est accompagné d'hommes qui battent des tambours et soufflent dans des cornes de bœuf", explique M. Kouassi.
Le carnaval comprend également un match de football, des rencontres sportives, des concours de cuisine, un concours de beauté et plusieurs spectacles de théâtre.
Le but de ces spectacles est de conserver l'héritage du peuple Aboure et de lui rappeler ce qu'il a gagné et ce qu'il a perdu.
"C'est une période propice d'évaluation pour voir si nous avons perdu quelque chose de ce que nos parents nous ont légué", estime Kouassi.
Selon les organisateurs, la création du village virtuel a été l'une des innovations les plus importantes du festival de cette année.