"La culture est notre bouclier et notre épée. Elle nous permettra de surmonter les défis et de construire un destin commun", déclare le ministre malien de la Culture. Photo : TRT Afrika

Par Franck Noudofinin

Envoyé spécial à Ségou, TRT Afrika

L’Alliance des États du Sahel (AES), initialement conçue comme une confédération politique et stratégique entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, amorce une mutation significative en s’attaquant à la sphère culturelle.

La signature d’une convention de politique culturelle commune, le 4 février 2025 à Ségou, traduit la volonté des dirigeants de l’AES de renforcer l’unité sahélienne en donnant à la culture un rôle structurant.

La convention marque une démarche d’institutionnalisation culturelle et vise à créer un socle commun pour le développement de l’artisanat, du tourisme et des arts dans un contexte régional où les liens traditionnels sont souvent fragilisés par l’instabilité politique et l’insécurité.

Historiquement, le Sahel a toujours été un carrefour d’échanges culturels. Photo : TRT Afrika

La Semaine de la Fraternité de l'AES : une première au sein de l’espace confédéral

La Semaine de la Fraternité de l’AES, tenue du 3 au 9 février 2025 à Ségou, constitue une vitrine de cette volonté de consolidation d’une identité sahélienne forte et solidaire. Elle a rassemblé des artistes, des artisans et des intellectuels de la région, pour montrer que l’AES en tant que projet ne se limite pas à une démarche institutionnelle mais repose aussi sur une dynamique populaire.

En effet, la culture et l’art apparaissent comme des outils stratégiques permettant de transcender les divisions nées des crises successives qu’ont connues ces pays.

L’enjeu est clair : substituer aux fractures politiques et économiques une dynamique culturelle fondée sur la fraternité et la résilience des peuples sahéliens. Comme l’a affirmé Mamou Daffé, Ministre malien de l'Artisanat, de la Culture, de l'Industrie Hôtelière et du Tourisme : "La culture est notre bouclier et notre épée. Elle nous permettra de surmonter les défis et de construire un destin commun".

La Semaine de la Fraternité de l’AES, tenue du 3 au 9 février 2025 à Ségou, vise à montrer que l’AES en tant que projet ne se limite pas à une démarche institutionnelle mais repose aussi sur une dynamique populaire. Photo : TRT Afrika

AES : une culture sahélienne en autarcie ?

Si la signature de la convention culturelle et la tenue de la Semaine de la Fraternité sont perçues comme des jalons fondamentaux dans l’affirmation de l’AES, la question de l’ouverture aux autres pays de la région reste cruciale.

Historiquement, le Sahel a toujours été un carrefour d’échanges culturels, où les traditions orales, les musiques et les savoir-faire artisanaux ont voyagé bien au-delà des frontières étatiques modernes.

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