Le Niger est en marche "inexorable" vers la "souveraineté", a déclaré jeudi le chef militaire de ce pays d'Afrique de l'Ouest dans un discours prononcé à l'occasion du premier anniversaire du coup d'État qui l'a porté au pouvoir.
Abdourahamane Tiani a pris le pouvoir le 26 juillet 2023 après avoir renversé le président élu Mohamed Bazoum.
"Notre marche vers la souveraineté pleine et entière est inexorable", a déclaré M. Tiani, deux jours après que la France, ancienne puissance coloniale, a exigé la "libération immédiate et inconditionnelle" de M. Bazoum.
"Aucun État, aucune organisation interétatique ne nous dira comment nous comporter, ni quel programme de partenariat stratégique ou diplomatique suivre", a ajouté M. Tiani dans un discours télévisé.
La France s'est élevée contre la détention de M. Bazoum à la suite de la décision de lever son immunité.
M. Tiani était le chef de la garde présidentielle de M. Bazoum avant de l'écarter du pouvoir.
"Ceux qui fantasment sur un retour imminent au pouvoir des régimes à leur solde seront désillusionnés", a déclaré M. Tiani, insistant sur le fait que le pays ouest-africain était sur la voie de la "rupture de l'ordre néocolonial".
Depuis son arrivée au pouvoir, le pouvoir militaire a pris ses distances avec la France et s'est rapprochée de l'orbite russe.
Les forces françaises qui luttent contre une insurrection terroriste au Sahel ont été expulsées à la fin de l'année 2023.
Le pouvoir militaire a également mis fin à un accord de coopération militaire avec les États-Unis, dont les troupes se sont retirées de la capitale ce mois-ci et devraient quitter une base dans le nord du Niger d’ici-là mi-septembre.
Des dizaines de personnes ont été tuées lors d'affrontements entre l'armée nigérienne et des terroristes dans le nord du pays ces dernières semaines.
Trois ONG internationales ont déclaré jeudi que les droits de l'homme au Niger étaient "en chute libre" depuis le coup d'État.