Des affrontements, déclenchés le 15 avril et qui se sont poursuivis mardi, entre un groupe rebelle tchadien et des éleveurs peuls ainsi que des gendarmes a fait au moins 20 morts dans la localité de Monts de Lam située dans la province du Logone Oriental, a indiqué à Anadolu au téléphone, le général Ahmat Dari Bazine, gouverneur de la province.
« Dans la nuit de samedi à dimanche, les Kodo, un groupe de rebelles tchadiens basé en Centrafrique, a perpétré une attaque contre une communauté d'éleveurs de la province du Logone Oriental, près de la frontière avec la République centrafricaine », a indiqué le général Bazine, ajoutant que c’est cette attaque qui est à l’origine des violences meurtrières qui s'en sont suivies.
« Lors de cette attaque, les rebelles, qui avaient pour mission de créer des conflits entre les éleveurs et les agriculteurs, ont détruit des maisons et une mosquée de la communauté peule. Cette communauté a aussi enregistré deux morts, dont un enfant de deux ans, et six blessés. Dans la riposte, les peuls ont neutralisé l’un des assaillants », a affirmé le gouverneur.
Selon lui, ces rebelles ont aussi attaqué, lundi, un autre village voisin où quatre personnes ont également trouvé la mort.
« La gendarmerie a été ainsi dépêchée sur les lieux pour mettre en déroute ces rebelles. Malheureusement, à leur arrivée, les gendarmes ont essuyé des coups de feu tirés par les assaillants. Dans la riposte, les éléments de la gendarmerie ont neutralisé 13 rebelles », a précisé le gouverneur estimant que le bilan fait état d’au moins 20 morts et plusieurs blessés.
Lors de sa visite en mars dernier dans la province du Logone Oriental, le Premier ministre tchadien, Saleh Kebzabo, a prévenu que tout serait mis en œuvre pour préparer des attaques dans des villages reculés afin d’éviter "une grande rébellion" contre l’État tchadien.
Dans le Logone Oriental, les problématiques d’accès aux ressources, notamment à la terre et au pâturage, ont souvent accentué les conflits cultivateurs-éleveurs ou éleveurs-éleveurs.
Sa proximité avec le nord-ouest de la Centrafrique, zone réputée pour la présence de mouvements rebelles, fragilise davantage sa situation sécuritaire.