Au moins 22 civils ont été tués jeudi par des tirs d'artillerie des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF) dans la ville soudanaise d'Omdurman, située au nord de la capitale Khartoum.
Le comité local de résistance Karari a déclaré dans un communiqué que certaines zones résidentielles d'Omdurman avaient été soumises à d'intenses bombardements d'artillerie par les RSF.
L'hôpital universitaire d'Al-Nao a indiqué que 22 civils avaient été tués et 45 autres blessés par les bombardements.
Il a souligné que le nombre de morts et de blessés pourrait augmenter.
L’ONU "profondément inquiet"
Mercredi, les forces de sécurité soudanaises ont pris d'assaut un village dans l'État d'Al-Jazira et ont tué une centaine de personnes.
Le Conseil de souveraineté du Soudan a accusé les RSF d'avoir commis un massacre, tandis que les RSF ont annoncé avoir attaqué trois camps abritant du personnel de l'armée et des services de renseignement, ainsi que des soldats volontaires.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "condamne fermement" l'attaque menée par un groupe paramilitaire contre un village au Soudan qui aurait fait "plus de 100 morts", a indiqué jeudi son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.
Antonio Guterres est "profondément inquiet face aux souffrances immenses du peuple soudanais en raison de la poursuite des hostilités", a insisté son porte-parole jeudi, répétant son appel à "faire taire les armes à travers le Soudan et à s'engager sur la voie d'une paix durable".
Une enquête approfondie
Clémentine Nkweta-Salami, coordinatrice humanitaire et résidente des Nations unies pour le Soudan, s'est déclarée choquée par les informations faisant état d'attaques intenses et de nombreuses victimes dans le village de Wad Al-Noora, dans l'État d'Al-Jazira.
Mme Salami a indiqué que, bien que les Nations unies ne disposent pas de tous les détails de l'attaque, elles disposent de rapports crédibles faisant état de l'utilisation d'armes lourdes dans des zones civiles.
Elle a appelé à une enquête approfondie sur ce qui s'est passé et à ce que les responsables de ces crimes répondent de leurs actes.
Depuis que la guerre a commencé à la mi-avril 2023 et s'est étendue à la plupart des États du Soudan, l'armée a gardé le contrôle dans les États du nord et de l'est, tandis que le RSF a été actif dans les États de l'ouest et du sud.
Les efforts déployés pour mettre fin au conflit par le biais de pourparlers à Djedda sous la médiation de l'Arabie saoudite et des États-Unis, d'une initiative de paix menée par les pays voisins sous la direction de l'Égypte, des efforts de l'Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l'Est et des discussions dans la capitale du Bahreïn, Manama, n'ont pas donné de résultats.
Selon les Nations unies, le conflit au Soudan a fait plus de 16 000 morts, déplacé environ 8,7 millions de personnes et laissé plus de 25 millions de personnes dans le besoin d'aide humanitaire, ce qui en fait l'une des plus grandes crises de déplacement et de faim au monde.