Le document publié par le Département d'Etat signale que " les navires de pêche détenus et exploités par des ressortissants chinois battant pavillon sénégalais peuvent exploiter des hommes ouest-africains, y compris des Sénégalais", d'après un compte-rendu fait par APAnews.
Selon ce rapport, "les trafiquants exploitent des femmes et des filles âgées d’à peine 12 ans dans le cadre du trafic sexuel", précisant que la plupart des victimes viennent du Nigéria, mais des femmes et des filles du Sénégal, du Mali, du Bénin, du Burkina Faso, du Ghana, de la Guinée, de la Sierra Leone et de la République populaire de Chine (RPC) sont également touchées.
Les réseaux organisés de trafiquants nigérians jouent un rôle central dans ce trafic, font savoir les Américains, soulignant qu’ils "recrutent frauduleusement leurs victimes pour les employer et les exploitent ensuite dans le trafic sexuel à Kédougou, souvent par le biais de la servitude pour dettes".
Les trafiquants confisquent les documents d’identité des victimes et leur imposent des frais de déplacement exorbitants, allant de 1,57 million de FCFA à 2,15 millions de FCFA (2 670 à 3 650 dollars).
Il est également rapporté que "les familles des victimes sont parfois complices et reçoivent des paiements des trafiquants".
Une étude de recherche citée dans le rapport estime qu’"une personne sur cinq travaillant dans le commerce du sexe à Kédougou est victime de trafic sexuel".
De plus, un rapport d’une ONG attribue une partie de la demande accrue de trafic sexuel dans les communautés minières aux "croyances culturelles et religieuses associant le sexe et les activités illicites à des chances accrues de trouver de l’or".
En outre, les trafiquants exploitent des garçons des pays voisins pour les soumettre au travail forcé dans les mines d’or artisanales.
Le rapport mentionne également que "les navires de pêche détenus et exploités par des ressortissants chinois battant pavillon sénégalais peuvent exploiter des hommes ouest-africains, y compris des Sénégalais, et des ressortissants chinois dans le cadre du travail forcé".
Les ressortissants nord-coréens travaillant au Sénégal sont également concernés, souvent "dans des conditions d’exploitation et présentant de multiples indicateurs de travail forcé".
Selon le rapport, le gouvernement du Sénégal ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l’élimination de la traite mais déploie des efforts importants pour y parvenir.