Portant des T-shirts noirs marqués du nom du collectif de la société civile ayant appelé à la marche, "Aar Sunu Election" ("Protégeons notre élection"), ou drapés aux couleurs du Sénégal, les manifestants brandissent des pancartes sur lesquels on peut lire notamment: "Respect du calendrier électoral", "Non au coup d'État constitutionnel", "Free Sénégal".
Les gendarmes quadrillent tout le secteur de la marche, mais contrairement aux précédentes manifestations interdites, ils ne portent pas de tenue anti-émeutes.
L'opposition criait au "coup d'Etat constitutionnel". Mais depuis la décision jeudi du Conseil constitutionnel d'invalider le report de l'élection au 15 décembre et d'exiger qu'elle se tienne "dans les meilleurs délais" - ce qu'a accepté le président Sall - la situation s'est apaisée, comme en témoigne l'autorisation de cette manifestation.
"Le mot d'ordre aujourd'hui c'est la mobilisation", déclare Malick Gakou, candidat à la présidentielle qui participe à la marche.
"L'État du Sénégal n'a plus le droit à l'erreur et il doit organiser l'élection au mois de mars pour que la passation de service entre le président Sall et le nouveau président puisse se faire le 2 avril", date de la fin du mandat du chef de l'Etat.
La décision du président de se conformer à l'avis du Conseil constitutionnel "nous enlève beaucoup de stress", estime l'un des manifestants, Maestro El Kangam, artiste-rappeur de 34 ans, drapé aux couleurs du Sénégal.
Il ajoute aussitôt: "Personnellement je n'ai pas confiance en lui et j'attends de voir s'il respectera sa parole, s'il le fait il sortira au moins par la grande porte".
Les précédentes manifestations organisées pour s'opposer au report et au vote de députés fixant la date du scrutin au 15 décembre, toutes interdites, avaient donné lieu à des violences et de nombreuses arrestations. Trois personnes avaient été tuées le 9 février.