Le troisième, Aliou Mamadou Dia, candidat du Parti de l'unité et du rassemblement, n'a recueilli que 2,8% des suffrages, selon les chiffres annoncés au tribunal de Dakar par le président de la Commission nationale de recensement des votes, Amady Diouf.
La victoire de l'opposant antisystème, encore en prison une dizaine de jours avant le scrutin de dimanche, doit maintenant être validée par le Conseil constitutionnel, ce qui pourrait être fait dans quelques jours en fonction d'éventuels recours.
Ce serait la première fois depuis l'indépendance du Sénégal en 1960 qu'un opposant l'emporterait dès le premier tour.
Cette victoire était déjà entendue après la publication officieuse de résultats partiels. La publication par la Commission nationale de recensement des votes, relevant de la justice, en confirme l'ampleur.
Passation de pouvoir
La participation a été de 61,30 %. C'est moins qu'en 2019, quand le président sortant Macky Sall avait obtenu un second mandat, également au premier tour, mais plus qu'en 2012.
Cette proclamation accélérée semble dégager la voie à une passation des pouvoirs entre M. Sall et son successeur.
Ce transfert dans les délais paraît désormais réaliste, sous réserve que les résultats ne donnent pas lieu à contestation devant le Conseil constitutionnel.
Un candidat a 72 heures pour déposer un recours devant le Conseil constitutionnel après la proclamation par la Commission nationale. En l'absence de contestation dans ces trois jours, "le Conseil proclame immédiatement les résultats définitifs du scrutin", dit la Constitution.
Mais en cas d'objection, le Conseil a cinq jours pour statuer, et la passation avant le 2 avril pourrait être remise en cause.