Le président Macky Sall a reçu samedi dans l’après-midi le rapport final des travaux du dialogue national qu’il avait officiellement lancé le 31 mai courant.
La remise du rapport s’est déroulée lors d’une cérémonie officielle au palais de la République, à Dakar, en présence des principaux acteurs ayant pris part aux travaux.
« Nous avons adopté les propositions dans leur contexte mais c’est vous qui entérinez. Nous avons élaboré des propositions, c’était notre mission et toutes les propositions sont là », a déclaré lors de sa prise de parole, le président du comité de pilotage du dialogue, Moustapha Niasse.
Niasse a salué le travail qui a été réalisé par les 8 commissions techniques et une commission de synthèse, qui ont permis la réalisation du rapport. « Les travaux ont commencé le 9 juin et ont été clôturés le 22 juin », a-t-il précisé.
« Au-delà des questions politiques, vous avez planché avec beaucoup de perspicacité sur les grands dossiers du développement économique et social. Les rapports de toutes les commissions seront examinés avec attention, notamment les recommandations qui doivent engendrer la prise de mesures pour améliorer les acquis et leur donner un contenu d’efficacité et de résilience », a indiqué le président Sall, après la présentation du rapport final.
« Nous nous sommes basés sur les ressorts de notre patrimoine culturel pour nous parler parce qu’il y a des moments dans la vie d’une nation où il faut pouvoir s’élever et aller à l’essentiel », a relevé le dirigeant sénégalais.
Au sujet de la commission politique qui a cristallisé toutes les attentions du fait du contexte préélectoral avec la présidentielle de février 2024, le président Sall s’est félicité des consensus trouvés par les acteurs.
« En suivant la présentation, j’ai noté 12 points d’accords qui sont des points majeurs. (…) Chacun des 12 points est une piste pour faire avancer la démocratie sénégalaise dans sa féconde diversité », a-t-il soutenu, assurant que l’état va prendre les mesures concrètes pour leur effectivité « dans les meilleurs délais ».
Il s’agit entre autres points de la baisse du nombre de signatures nécessaires pour le parrainage de la candidature à la présidentielle, passant de 1% des inscrits sur le fichier électoral à désormais un nombre compris entre 0,6% et 0,8%, ainsi que la modification de l’article L 28-3 du code électoral. Cette modification ouvre à l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall et Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, tous deux recalés à la présidentielle de 2019 à cause de leur condamnation par la justice, la possibilité de participer à la prochaine présidentielle.
Lors de la cérémonie d’ouverture du Dialogue national avec les forces vives de la nation, le président Sall avait exhorté à un dialogue inclusif et sans tabou. Naturellement alors, la question de sa 3ème candidature sur laquelle il ne s’est toujours pas clairement prononcé s’est invitée aux travaux.
« Les pôles (majorité, opposition et non alignés) ainsi que la société civile, après avoir rappelé leurs positions sur la question, en appellent au respect de la Constitution, des lois et règlements », lit-on dans les conclusions de la commission politique.
Le président Sall a pour autant promis de donner très bientôt sa position sur la question de la 3ème candidature agitée par ses soutiens.
« Je vais répondre parce que le moment est venu pour le faire mais ce n’est pas aujourd’hui. Je ferai un discours à la nation, j’apporterai ma réponse qui ne peut pas dépendre du contexte dans lequel nous évoluons », a-t-il expliqué.
« Certains écrivent par ci, des rapports sont produits par là ; ce n’est pas cela qui va déterminer le choix du président de la République. Ce sera un choix libre, souverain qui s’exercera et qui sera expliqué au pays, quel qu’il soit et qui sera assumé », a-t-il insisté, donnant rendez-vous pour ce faire après la fête de la Tabaski (Aïd al-Adhha) qui sera célébrée le 29 juin au Sénégal.
Des formations politiques de l’opposition dont le parti Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité, ndlr) de l’opposant Ousmane Sonko et des organisations de la société civile, n’ont pas participé au dialogue initié par le président Sall. En lieu et place, elles ont conduit un dialogue parallèle dénommé « Dialogue du peuple » et piloté par le F24, La plateforme des forces vives contre le 3ème mandat.
Dans leurs conclusions publiées vendredi, ces entités ont récusé la 3ème candidature du président Sall contre laquelle elles comptent se battre par tous les moyens.