Le dirigeant de fait du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'armée dans une guerre contre les paramilitaires depuis plus d'un an, a accueilli mardi 09 juillet le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
Sa visite dans la ville côtière de Port-Soudan, sur la mer Rouge, qui est actuellement le siège du gouvernement allié à l'armée, est la plus importante visite d'État depuis le début de la guerre entre l'armée et les forces paramilitaires de soutien rapide, en avril 2023.
"C'est un témoignage de la profondeur des relations entre les deux pays", a déclaré le Conseil de souveraineté transitoire au pouvoir au Soudan dans un communiqué.
Lors d'une réunion à huis clos, Abdel Fattah al-Burhan a informé Abiy Ahmed des "crimes et atrocités" commis par les Forces de soutien rapide dans le cadre de la "rébellion de la milice contre l'État et ses institutions", a ajouté son conseil.
Des solutions durables
Selon le bureau du premier ministre éthiopien, la réunion s'inscrit dans le cadre de "l'engagement de Abiy Ahmed à trouver des solutions durables pour la stabilité du Soudan."
Cette visite intervient alors que l'Union africaine, dont le siège se trouve à Addis-Abeba, cherche à relancer les pourparlers en vue d'une trêve entre Abdel Fattah al-Burhan et son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Dagalo, commandant de la RSF.
Jusqu'à présent, le camp militaire du dirigeant de fait du Soudan a largement évité les tentatives de médiation de l'Afrique de l'Est, accusant les dirigeants régionaux de se ranger du côté des "milices".
La réunion a eu lieu deux jours après que le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a accueilli des dirigeants civils et politiques soudanais, dont des membres importants du gouvernement de Burhan, pour des pourparlers visant à mettre fin à la guerre.
Avantage tactique
Les efforts de médiation, notamment de la part des États-Unis et de l'Arabie saoudite, ont échoué à plusieurs reprises alors que les généraux rivaux se disputent l'avantage tactique.
Le conflit dans ce pays de 48 millions d'habitants a déjà fait des milliers de morts.
Il a également contraint près de 10 millions de personnes à fuir à l'intérieur du pays et au-delà des frontières, décimé les infrastructures et le système de santé déjà fragiles du Soudan et poussé le pays au bord de la famine