Le général Abdourahmane Tchiani s'est exprimé vendredi à la télévision d'État et s'est présenté comme le chef du Conseil national pour la sauvegarde du pays, le groupe de soldats nigériens qui avait annoncé quelques jours plus tôt la destitution du président Mohamed Bazoum.
Le général, qui se fait également appeler Omar, a déclaré que le pays devait changer de cap pour éviter "la disparition progressive et inévitable" et qu'il avait donc décidé, avec d'autres, d'intervenir.
Qui est Tchiani ?
Le général Tchiani est le commandant de la garde présidentielle du Niger. De nombreux médias l'ont présenté comme le chef du coup d'État, après que des membres de l'unité ont détenu mercredi le président Bazoum dans le palais présidentiel.
Le général de 62 ans est à la tête de la garde présidentielle depuis 2011 et a été promu au grade de général en 2018 par l'ancien président Mahamadou Issoufou. Ironiquement, la garde présidentielle a été créée pour protéger les présidents contre les coups d'État.
Ce n'est pas la première fois que Tchiani est lié à une prise de pouvoir militaire. Il a été accusé de faire partie des organisateurs d'une tentative de coup d'État en 2015 contre M. Issoufou, mais a ensuite été blanchi de tout acte répréhensible.
Le président Bazoum n'a pas été vu en public depuis mercredi, mais a eu des entretiens téléphoniques avec le secrétaire d'État américain et le président français Emmanuel Macron. Ce dernier a déclaré qu'il était "joignable" et "en bonne santé", selon le ministre français des affaires étrangères.
Que veut le chef de la junte ?
Lors de son passage à la télévision d'État vendredi, le général Tchiani a déclaré que les soldats avaient pris le pouvoir en raison de ce qu'il a appelé la détérioration de la situation dans le pays.
Il a ajouté que le pays devait changer de cap pour éviter "la disparition progressive et inévitable" et que lui et d'autres avaient donc décidé d'intervenir. "
Je demande aux partenaires techniques et financiers amis du Niger de comprendre la situation spécifique de notre pays afin de lui apporter tout le soutien nécessaire pour lui permettre de relever les défis", a-t-il déclaré.
L'Union européenne a répondu à cet appel en menaçant de réduire son aide au pays. "Toute rupture de l'ordre constitutionnel aura des conséquences sur la coopération entre l'UE et le Niger, y compris la suspension immédiate de tout soutien budgétaire", indique un communiqué de l'Union des 27.