Le Niger est frappé par des coupures d'électricité inhabituelles. Les habitants de la capitale Niamey disent qu'ils ont de l'électricité pendant une heure ou deux seulement par jour ces derniers jours.
Cette situation survient dans un contexte de crise politique dans le pays, suite au coup d'État militaire de la semaine dernière qui a renversé le président Mohamed Bazoum.
Aucune explication officielle n'a été donnée sur les coupures d'électricité qui touchent les ménages et les entreprises.
Le parti du président Bazoum, le PNDS, a accusé la junte militaire d'avoir coupé l'électricité à sa résidence. Le président déchu est toujours détenu par les soldats à l'origine du coup d'État.
Dépendance
Les coupures d'électricité sont généralisées. Il a été spéculé que le mauvais approvisionnement en électricité était lié à une série de sanctions imposées par le bloc régional d'Afrique de l'Ouest, la CEDEAO, à l'encontre du pays en réponse au coup d'État militaire.
Le Niger dépend du Nigeria pour 70 % de son électricité, qu'il achète à la société nigériane Mainstream, selon Nigelec, la société nationale.
Le Nigeria assume la présidence tournante du bloc régional et dirige également les efforts visant à rétablir le président Bazoum.
Certains affirment que le Nigeria coupe l'approvisionnement en électricité pour mettre en œuvre les sanctions économiques que la CEDEAO a imposées à la junte.
"Le Nigeria a déconnecté la ligne à haute tension transportant l'électricité vers le Niger", rapporte l'AFP qui cite une source au sein de la compagnie d'électricité nigérienne Nigelec.
La volonté du Niger
Cependant, ni la CEDEAO ni les autorités nigérianes n'ont fait de commentaires sur les coupures d'électricité au Niger. L'électricité est produite par le barrage de Kainji, dans le centre du Nigeria.
La capitale du Niger, Niamey, dispose d'une source de production locale, mais de nombreux quartiers souffraient des déléstages avant même le coup d'État.
Le Niger, pays d'environ 26 millions d'habitants, espère parvenir à l'indépendance énergétique en construisant le barrage de Kandadji sur le fleuve Niger, à environ 180 kilomètres en amont de Niamey.
Le barrage devrait être achevé en 2025, avec une capacité annuelle prévue de 629 gigawattheures (GWh).
Le Niger est classé fréquemment au bas de l'indice de développement humain des Nations unies, un indicateur de prospérité.
"Les sanctions vont faire très mal à notre pays", a déclaré le Premier ministre du gouvernement déchu Ouhoumoudou Mahamadou dimanche sur la chaîne de télévision française France24.