Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), réunis dimanche à Abuja, ont donné un ultimatum d'une semaine aux putschistes au Niger pour restaurer l'ordre constitutionnel, affirmant ne pas exclure un "recours à la force".
La Cédéao a notamment demandé "la libération immédiate" du président Bazoum et le "retour complet à l'ordre constitutionnel en République du Niger", selon les résolutions lues à la fin de ce sommet extraordinaire présidé par le chef d'Etat nigérian Bola Tinubu.
Si ces demandes ne "sont pas satisfaites dans un délai d'une semaine", la Cédéao "prendra toutes les mesures nécessaires" et "ces mesures peuvent inclure l'usage de la force", selon ces résolutions.
La CEDEAO a adopé des sanctions financières immédiates à l'encontre du Niger et le gel des avoirs des putschistes, après le coup d'État perpétré par la garde présidentielle.
Mise en garde des militaires
"Nous rappelons une fois de plus à la Cédéao ou tout autre aventurier notre ferme détermination à défendre notre patrie", ont prévienu plus tôt les nouvelles autorités nigériennes.
Les auteurs du putsch avaient déjà mis en garde sur "les conséquences qui découleront de toute intervention militaire étrangère", évoquant "l'attitude belliqueuse" d'"anciens dignitaires terrés dans des chancelleries en collaboration avec ces dernières".
A l'appel du mouvement M62, opposé à la présence des forces françaises dans le pays, des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche devant l’ambassade de France, la place de l’indépendance et l’Assemblée nationale du Niger à Niamey pour apporter leur soutien aux nouvelles autorités militaires,.
Le président déchu Mohamed Bazoum, élu en 2021, entame sa cinquième journée séquestré dans sa résidence privée au palais présidentiel par sa garde rapprochée, dont le chef, le général Abdourahamane Tiani, est le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).