Moïse Katumbi, 58 ans, riche homme d'affaires et ancien gouverneur du Katanga (sud-est), est considéré comme l'un des plus sérieux challengers du président sortant Félix Tshisekedi, candidat à un second mandat.
Parmi les autres opposants sur les rangs figurent, entre autres, le prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege et le candidat malheureux à la présidentielle de 2018 Martin Fayulu.
La décision finale sur les candidatures à l'élection sera connue le 18 novembre, au moment de la publication par la Cour constitutionnelle de la liste définitive des postulants.
Le 20 octobre, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) avait publié une liste provisoire de 24 candidats.
Mais plusieurs requêtes en contentieux avaient été déposées depuis, dont une contestant la nationalité congolaise de Moïse Katumbi, introduite par un autre candidat à la présidentielle, Noël Tshiani.
Celui-ci est le chantre du concept "de père et de mère", une proposition de loi sur la "congolité", devenue serpent de mer en RDC, qui viserait à n'accepter dans les hautes fonctions que les Congolais nés de deux parents congolais. Une manière d'écarter en particulier Moïse Katumbi, dont le père était italien.
Lors du débat devant la Cour, vendredi, M. Tshiani avait affirmé que M. Katumbi avait "obtenu la nationalité italienne", alors que, soulignait-il, "la nationalité congolaise est une et exclusive".
"Judiciairement établi"
L'avocat de Moïse Katumbi, Me Hervé Diakiese, avait contesté ses arguments, soulignant que M. Tshiani n'avait produit devant la Cour "ni une décision des autorités italiennes reconnaissant cette nationalité à Moïse Katumbi, ni une quelconque décision d'autorités étrangères (lui) attribuant une autre nationalité que la nationalité congolaise".
Lundi, Me Diakiese a salué devant la presse la décision de la Cour constitutionnelle, affirmant qu'il était "judiciairement établi, en ce jour, qu'il ne peut y avoir aucune contestation possible sur la nationalité congolaise de Moïse Katumbi".
"C'est l'aboutissement d'un très long chemin de lutte face à l'injustice, face aux mensonges, face à la manipulation et face à la désinformation", a-t-il estimé.
Dans une autre requête, Seth Kikuni, lui aussi candidat à la présidentielle, avait réclamé l'annulation de la candidature de Félix Tshisekedi, au motif que ce dernier a ajouté le prénom Antoine dans son identité. La Cour a jugé cette requête non fondée.
La Cour a en revanche jugé recevables et fondées deux requêtes formulées par des citoyens dont les dossiers de candidature avaient été écartés par la Commission électorale.
Il s'agit des candidats Hénoch Ngila et Joëlle Bile, pour qui la Cour a demandé à la Ceni de les remettre dans les 48 heures sur sa liste, faisant ainsi passer le nombre total de candidatures provisoires à 26, dont deux femmes.