Nigeria : Le réseau électrique et le trafic aérien perturbés par une grève illimitée

Nigeria : Le réseau électrique et le trafic aérien perturbés par une grève illimitée

Il s'agit de la quatrième depuis l'arrivée au pouvoir du président Bola Tinubu l'année dernière.
Manifestation au Nigeria

Les principaux syndicats nigérians ont déclenché lundi une grève nationale illimitée en coupant le réseau électrique et en perturbant le trafic aérien dans tout le pays pour protester contre l'incapacité du gouvernement à convenir d'un nouveau salaire minimum.

La grève fait suite à l'échec des négociations vendredi entre le gouvernement et les deux principales fédérations syndicales du pays, le Nigerian Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC), sur la hausse du salaire minimum.

Il s'agit de la quatrième depuis l'arrivée au pouvoir du président Bola Tinubu l'année dernière.

Selon l'électricien public Transmission Company of Nigeria (TCN), des membres du syndicat ont fait sortir les opérateurs des salles de contrôle et fait fermer au moins six sous-stations, avant de couper intégralement le réseau national à 02h19 (01h19 GMT).

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Du côté des compagnie aériennes, Ibom Air a fait savoir qu'elle suspendait ses vols jusqu'à nouvel ordre et United Nigeria a déclaré que les aéroports du pays avaient été fermés et que les grévistes n'avaient permis à aucun de ses vols d'opérer.

Les syndicats de l'électricité et de l'aviation ont déclaré dans un communiqué lundi qu'ils avaient demandé à leurs membres de débrayer en raison de la grève illimitée.

Ceux du secteur pétrolier ont également menacé d'interrompre la production mais Gbenga Komolafe, directeur de la Commission nigériane de réglementation du pétrole, a affirmé que des mesures d'urgence avaient été mises en place pour en garantir la continuité de l'activité.

INFLATION À UN PLUS HAUT

Depuis son entrée en fonction, Bola Tinubu a lancé les réformes les plus audacieuses du Nigeria, poussant l'inflation à son plus haut niveau depuis près de 30 ans dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Les syndicats font également pression pour soulager les ménages et les petites entreprises après la suppression de subventions au carburant, qui maintenaient son prix à un niveau bas mais coûtaient 10 milliards de dollars (9,19 milliards d'euros) par an au gouvernement.

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"Nous avons la responsabilité de trouver un équilibre mesuré et réaliste dans cet effort pour parvenir à un nouveau salaire minimum pour les Nigérians", a déclaré le ministre de l'Information Mohammed Idris, après la reprise des discussions avec les dirigeants syndicaux lundi après-midi.

Les syndicats réclament un salaire minimum multiplié par 16, de 30.000 à 494.000 nairas (de 18,59 à 306 euros environ) par mois, et s'étaient engagés à poursuivre la grève jusqu'à ce qu'un nouveau salaire minimum soit mis en place.

La TCN a déclaré qu'elle s'efforçait de rétablir et de stabiliser le réseau national malgré les entraves des grévistes. (Avec la contribution de Felix Onuah à Abuja, rédigé par Chijioke Ohuocha et Elisha Bala-Gbogbo ; version française Kate Entringer)

Reuters