Par Himadou. Amadou
Après avoir dépêché son secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Lounès Magramane le 24 août 2023 dernier pour une visite au Niger voisin, l’Algérie semble avancer dans la résolution de la crise qui oppose la CEDEAO au régime militaire.
Le Président M. Abdelmadjid Tebboune dévoile mardi une feuille de route en six points qui écarte le retour au pouvoir de dirigeant déchu Mohamed Bazoum, renversé par un coup d'Etat le 26 juillet dernier au Niger.
Cette feuille de route fait l’objet de discussion et présentée à plusieurs chef d’Etats de la CEDEAO à travers des émissaires commis par Alger.
"Cette initiative prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au Niger dans une période de six mois au maximum dans le cadre d’une vision qui garantit le respect du principe de l’illégalité des changements anticonstitutionnels, d’une part et qui réussira à faire réunir tout le monde autour de l’option pacifique, loin de toute intervention militaire, d’autre part", declare le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf.
Ce plan de sortie de crise découle des dernières consultations menées au Niger et dans trois pays de la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), en l’occurrence le Nigeria, le Ghana et le Bénin, par le ministre lui-même.
Si l’Algérie s’emploie à contribuer à l’émergence d’une solution politique, c’est parce que les risques sur la région sont grands dans le cas d’une intervention militaire.
Le ministre algérien des Affaires étrangères a encore une fois donné quelques exemples, comme la Libye, la Syrie ou la Somalie.
Le régime militaire au Niger qui a proposé une transition de trois ans , rejetée par la CEDEAO , n’a pas encore réagi ou commenté cette feuille de route proposée par le Président Tebboune.
Une médiation autour de six axes
Premier axe : la consolidation du principe de l’illégalité des changements anticonstitutionnels;
Deuxième axe : fixer un délai de six mois pour parvenir à une solution politique garantissant le retour au système constitutionnel et démocratique au Niger à travers la reprise de l’action politique dans le cadre de l’État de droit;
Troisième axe : prévoir des "arrangements politiques de sortie de crise" avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion, à condition que la durée de ces arrangements n’excède pas six mois, et qu’ils soient sous la supervision d’une autorité civile exercée par une figure consensuelle et acceptée par toutes les couches de la classe politique au Niger pour déboucher sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays.
Quatrième axe : assurer la durabilité de la solution politique et son acceptation par tous les acteurs de la crise et du processus de son règlement, a-t-il dit.
Cinquième axe : créer une "approche participative". Cette approche se fera dans trois directions : "en interne, avec toutes les parties concernées et actives au Niger, au niveau régional, avec les pays voisins et les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, notamment le Nigeria en tant que président actuel du groupe, et au niveau international, avec des pays prêts à soutenir les efforts visant à trouver une sortie pacifique à la crise".
Sixième et dernier axe est "l’organisation d’une conférence internationale sur le développement au Sahel".