Par Mohamed Touzani
L’ONG turque sillonne les bourgades de cette région sinistrée au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech (centre).
Ses équipes livrent des produits alimentaires, des couvertures et des produits d’hygiène et de propreté aux femmes et à leurs enfants durement affectés par cette catastrophe.
«Nous avons acheminé de l’aide aux populations sinistrées dans plusieurs régions touchées par le séisme», assure Youssef Avci, bénévole de l’IHH.
« Nous distribuons aussi de l’huile, de la farine et des pâtes alimentaires » dans ces villages, déclare-t-il à la TRT.
Le séisme d’une magnitude de 7 degrés sur l’échelle de Richter a dévasté de milliers d’habitations en pisé dans les petits villages situés dans ces zones montagneuses pauvres et très difficiles d'accès.
« Les besoins essentiels et urgents sont énormes dans les zones touchées (…) C'est pour cette raison que nous distribuons des aides à la population », ajoute ce volontaire de l’ONG turque.
IHH a en effet acquis une grande expérience dans ce domaine après avoir participé à plusieurs opérations humanitaires en Turquie et dans plusieurs pays frappés par des catastrophes naturelles.
« Nous avons un grand nombre de bénévoles et remercions tous ceux qui nous aident à accomplir notre mission humanitaire », a-t-il dit.
Youssef reconnaît quelques difficultés dans l’accès aux zones endeuillées pour la distribution de l’aide humanitaire, à cause de leur situation géographique et de l’impact de ce puissant tremblement de terre.
« Bien que ces régions ne soient pas trop loin de Marrakech, plusieurs routes ont été coupées ce qui rend difficile l'accès aux villages isolés », déplore-t-il.
« Le Maroc ne se trouve pas dans une grande zone sismique et les Marocains ne s'attendait pas à ce que la terre tremble avec cette grande ampleur», analyse-t-il en invitant néanmoins tous les pays à « bien se préparer » pour faire face aux séismes et autres catastrophes.
Youssef Augi affirme que l’IHH a également déployé une équipe à Derna, dans le nord-est de la Libye, frappée par la tempête qui a tué 5000 personnes, un bilan qui pourrait dépasser les 20.000 morts, selon le maire de la ville.
Outre l’IHH, plusieurs ONG étrangères opèrent actuellement dans les régions frappées par le séisme en portant secours aux victimes.
Les institutions et organisations turques ont mobilisé des équipes composées de 265 personnes pour les dépêcher au Maroc au cas où le Royaume lancerait un appel à l’aide après ce tremblement de terre, selon la Direction turque de gestion des catastrophes et des situations d’urgence (AFAD).
"Nous attendons l'appel des autorités marocaines pour dépêcher 1 000 tentes dans les zones sinistrées. Nous souhaitons que le peuple marocain soit en sécurité. Nous suivons, également, de près l'évolution de la situation", a déclaré l'AFAD.
Au lendemain de la catastrophe, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait exprimé ses condoléances au peuple "frère" marocain ainsi que le soutien de la Turquie « en ces moments difficiles ».
"J'adresse mes voeux de rétablissement à tous les Marocains touchés par le séisme désastreux qui a eu lieu au Maroc, (pays) ami et frère.
Que Dieu ait pitié de ceux qui ont perdu la vie, et je souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Nous soutenons nos frères marocains par tous les moyens dans cette journée difficile", avait écrit le président turc sur X (anciennement Twitter).
Les autorités marocaines ont mis en place un ambitieux programme de relogement des quelques 50.000 personnes dont les logements se sont effondrés ou fissurés par l’intensité du séisme, et qui ont été installés provisoirement dans des camps de fortune.
Ce plan sera financé par les propres moyens de l‘Etat et les contributions des pays étrangers et des entreprises publiques et privées.
L’État marocain a annoncé qu’une aide d’urgence de 30.000 dirhams (près de 3.000 dollars US) sera octroyée aux ménages touchés par le séisme.
A cela s'ajoute une aide financière « directe » de 140.000 dirhams (environ 14.000 dollars US) pour les logements totalement effondrés et de 80.000 dirhams (environ 8000 dollars) pour couvrir les travaux de réhabilitation des habitations partiellement endommagés.