Mise en place mi-février, la coalition "Synergie d'action pour le Mali", formée de 30 partis et formations d'opposition, avait appelé ses sympathisants à manifester le 7 juin contre les coupures d'électricité qui plombent l'économie du pays, mais n'a rassemblé qu'un petit groupe de personnes.
La junte au pouvoir depuis 2020 muselle les voix critiques et avait interdit en mars les activités de Synergie d'action pour le Mali à Bamako, invoquant des "menaces de troubles à l'ordre public".
Dans son communiqué, la Synergie dénonce une "chasse aux sorcières" visant les organisateurs et assure que l'activiste Yeri Bocoum a été "enlevé par des hommes non identifiés" après avoir diffusé des images du rassemblement.
Depuis la prise de pouvoir des militaires, plusieurs dissidents ont été enlevés et maintenus au secret plusieurs jours au moins avant d'être présentés à la justice ou éventuellement relâchés.
Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives.
Le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire et politique profonde nourrie par le jihadisme, les violences des groupes armés et les revendications indépendantistes au nord.